Quand Léon Charles fait du slogan « Kanal la pap Kanpe » l’élément dominant de son discours à l’OEA
L’ambassadeur d’Haïti à l’Organisation des États Américains (OEA), Léon Charles a condamné le comportement des autorités dominicaines dans la gestion de la crise face à la construction du canal sur la Rivière Massacre afin d’irriguer la plaine Maribahoux. L’ambassadeur haïtien a rappelé aux autorités dominicaines l’article 10 du traité du 20 février 1929 avait donné à la République d’Haïti son droit d’utiliser de manière juste et équitable les eaux de la Rivière Massacre, rivière Frontalière et successive, alimentée par des affluents des deux pays.
À l’Organisation des États Américains (OEA), l’Ambassadeur haïtien, Léon Charles a maintenu le discours très populaire en Haïti concernant la construction du canal sur la Rivière Massacre « Kanal la pap kanpe ». Dans un discours prononcé sur la tribune de l’organisation régionale, Monsieur Charles a rappelé aux dirigeants dominicains que la décision de construire ce canal avait été négociée suivant le traité de paix, d’amitié et d’arbitrage signé par les deux États.
Le Représentant haïtien a souligné dans son discours que les autorités dominicaines ont construit 12 ouvrages sur la Rivière dans la région de Loma de Cabrera et de Dajabon, dont huit prises sur berge et quatre mini-barrages. « Les travaux de construction de ces ouvrages ont été réalisés de manière unilatérale et n’ont pas été préalablement notifié à l’Etat haïtien », souligne Léon Charles. Il a considéré la position des dirigeants dominicains comme un affront à la souveraineté haïtienne. En revanche, il a rappelé que son pays a le droit d’utiliser équitablement les ressources hydriques de la frontière convenablement au traité de paix signé le 20 février 1929 et aux normes internationales en la matière.
Le gouvernement haïtien n’entend pas entrer en tac au tac avec les dirigeants dominicains mais de préférence, il lance un appel à la sérénité et réaffirme sa volonté à travailler afin d’arriver à une solution définitive au différend sur l’utilisation des ressources en eau de la Rivière Massacre. Et croit que le dialogue est un élément essentiel aux relations de bon voisinage.
Face aux mesures discriminatoires des autorités voisines: « le gouvernement haïtien par le biais de son représentant à l’Organisation des États Américains réclame le respect de l’intégrité de son territoire et appelle aussi à la protection des ressortissants haïtiens en République Dominicaine et au respect des conventions internationales en la matière », conclut-il.
Pascal Fleuristil