Fermeture des frontières : Un grand nombre de militaires dominicains déployés sur les lignes frontalières Dajabón et Elías Piña ce vendredi
La République dominicaine montre ses muscles après avoir fermé totalement, à partir de ce vendredi, ses frontières terrestre, maritime et aérienne avec Haïti, dans le cadre du conflit né de la construction d’un canal haïtien d’irrigation sur la Rivière Massacre.
L’Etat dominicain a procédé ce vendredi à un important déploiement militaire notamment sur les lignes frontalières de Dajabón et Elías Piña. Cette dernière a été complètement militarisée et fermée, selon la presse dominicaine.
Le gouvernement haïtien a, dans une note, dit prendre acte des mesures de représailles adoptées par le président dominicain Luis Abinader et revendique le droit pour Haïti d’utiliser l’eau de la rivière Massacre. Le Ministère haïtien des affaires étrangères a ainsi convoqué ce vendredi l’ambassadeur dominicain à Port-au-Prince, Faruk Miguel Castillo.
Le Gouvernement invite les Haïtiens à la sérénité et s’engage à prendre toutes les dispositions afin que l’irrigation de la plaine de Maribahoux se fasse dans les normes, sous la supervision notamment des ministères de l’Agriculture des ressources naturelles et du développement rural et de l’Environnement.
Dans la foulée, le groupe d’appui aux rapatriés et refugiés dénonce les agissements du président dominicain Luis Abinader dans le dossier de la construction du canal haïtien sur la Rivière Massacre.
La fermeture des frontières et la suspension de la délivrance de visas aux Haïtiens auront de graves conséquences sur la situation des migrants en république voisine, selon la coordonnatrice du GARR, Katia Bonté, qui dit craindre une augmentation des cas de traite et de trafic humains à la frontière. La défenseure des droits humains demande aux autorités haïtiennes d’agir en responsables face à cette situation de conflit et appelle Luis Abinader à respecter les traités signés entre les deux pays.
De son côté, le responsable de communication et de plaidoyer du GARR, Sam Guillaume, confirme que plusieurs dizaines de ressortissants haïtiens ont laissé la République dominicaine depuis jeudi pour des raisons de sécurité, après l’annonce de la fermeture de la frontière.
Michelot EXAVIER
Image Google pour illustration
