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Une équipe, une nation, une passion

Haïti, ce pays mal aimé. Ce pays appauvri. Ce pays désaccordé par des accords mal accordés dans l’accordéon d’un chef d’orchestre qui n’a pas su donner cohésion à la partition, est aussi le pays des grands événements. Le pays des grands rendez-vous.

Il est vrai que dans le processus de gouverner par le chaos, ce pays est non seulement divisé, il est beaucoup plus déstabilisé qu’avant le départ du dictateur Jean-Claude Duvalier le 7 février 1986. En termes d’acquis démocratique, Haïti a presque tout perdu dans les labyrinthes d’une transition qui n’en finit pas.

En dépit de tout, il y a des événements que l’haïtien ne négocie pas. Et c’est le cas pour la coupe du monde féminine de 2023. Par exemple, ce samedi, comme un seul homme, la nation haïtienne sera unie autour de leurs grenadières pendant et après les 90 minutes du match contre l’Angleterre.

Pour commencer, ce weekend, lorsque le bleu et rouge flottera au 40 Castlemaine St, Milton QLD 4064, Australia, et l’hymne nationale de la Dessalinienne sera entonné, fièrement, ce seront les dieux tutélaires de la nation qui veilleront sur les joueuses.  Ensuite, ce sera le tour de tous les Haïtiens d’Haïti et de la diaspora, comme à Munich en juin 1974 contre l’équipe Italienne, qui vont supporter les filles dans leur combat.

Menées par leur capitaine Nériilia Mondésir et la talentieuse Melchie Dumornay, les grenadières, les héroïnes de la neuvième édition de la Coupe du monde féminine de football vont jouer et se défoncer pour toute une nation.

Pendant les quatre-vingt-dix minutes d’euphorie du match, comme à l’Arcahaïe, l’ambiance d’un mariage spirituellement mystique entre le peuple haïtien et l’équipe nationale de football projettera l’image d’un pays stable. Le bras de fer entre opposant politique aussi bien que les problèmes économiques, sociaux et sécuritaires, seront, sous forme d’une trêve, provisoirement oubliés.

Car, si pour des intérêts mesquins, la classe politique est divisée entre des petits groupes de clans, au cours de ce match, le pays sera, en une seule, et indivisible force, uni derrière les grenadières. Et comme on n’aura pas droit à l’erreur, donc les problèmes de division entre les joueuses d’Haïti et de la diaspora, voire un directeur technique étranger de nationalité française vont rester loin des vestiaires des grenadières.

Dans le cas contraire, ce serait un fiasco face à une très forte équipe anglaise. L’unité nationale et, le dépassement de soi pour une cause noble doivent être le leitmotiv  de l’équipe. L’engagement de chaque joueuse dans ce match et pendant tout le reste de la compétition ne doit pas avoir ni le goût de la division ni l’odeur de l’exclusion. Une équipe, un peuple, et une seule nation.  La nation haïtienne.

Quant aux patriotes qui vont faire le long voyage pour être au stade Lang Park à Brisbane, d’une capacité de 52,550 places, avec leurs drapeaux bleu et rouge, l’emblème : « l’union fait la force », ils seront, dans leur support inconditionnel à l’équipe nationale, les « Malolo » haïtien, nouvelle version revue et corrigée.

Oui, les haïtiens de partout, et de toute appartenance politique, économique, sociale et religieuse seront tous, comme lors de la grande manifestation du 20 avril 1990,  unis avec les grenadières.

En conclusion, ce texte est une sorte de motivation à nos ambassadrices qui, tout en représentants le pays dignement, vont écrire une autre page d’histoire d’une sélection nationale haïtienne de football en compétition internationale. Il est aussi un exemple pour démontrer à tous, combien est importante l’unité nationale entre tous les Haïtiens, peu importe leurs origines. 

Allez les filles. Allez jouer un jeu collectif. Évitez d’être égoïstes dans les actions de jeux.  L’intérêt du pays doit être primordial et au-dessus de toutes les individualités. « Grenadye alaso » .  Et, les dieux tutélaires de vos ancêtres seront avec vous, comme ils ont été avec les pères fondateurs de la nation lors de la guerre de l’indépendance contre les colons racistes.

Esau Jean-Baptiste 

younalot@yahoo.com

Image Google pour illustration

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.