L’ONU s’élève contre la création de groupes d’autodéfense en Haïti face à la violence des gangs
Haïti fait face à une situation alarmante alors que des groupes d’autodéfense autoproclamés font régner la terreur dans le pays, et l’Organisation des Nations Unies (ONU) a décidé de prendre position. La représentante de l’ONU en Haïti, María Isabel Salvador, a exprimé sa préoccupation devant le Conseil de sécurité, révélant que depuis avril, au moins 264 personnes présumées appartenant à des gangs ont été tuées par ces groupes d’autodéfense improvisés.
Cette nouvelle tendance, qui ajoute un nouveau niveau de complexité à la situation déjà explosive en Haïti, a poussé de nombreux habitants à prendre la justice entre leurs mains, en réponse à l’incapacité des autorités à faire face à la violence sans précédent des gangs criminels qui contrôlent une grande partie de la capitale, Port-au-Prince.
Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, qui s’est rendu à Port-au-Prince samedi dernier, a commenté la situation en déclarant que la population haïtienne est prise au piège d’un cauchemar. Il a souligné l’ampleur de la crise humanitaire en déclarant que les gangs brutaux exercent un contrôle sur la population haïtienne, ajoutant qu’une amélioration radicale de la sécurité est nécessaire pour parvenir à une solution politique durable et inclusive.
Dans ce contexte, Antonio Guterres a lancé un appel à la communauté internationale, demandant le déploiement d’une force de sécurité forte par les États membres pour travailler de concert avec la Police Nationale d’Haïti afin de vaincre et de démanteler les gangs, rétablissant ainsi la sécurité dans tout le pays. Cet appel intervient à la suite du récent voyage d’Antonio Guterres en Haïti et d’un sommet de la Communauté Caribéenne (CARICOM).
La violence des gangs en Haïti a atteint un niveau de terreur sans précédent. Un exemple frappant de cette réalité a été observé lorsque treize membres présumés de gangs ont été battus, brûlés vifs et tués par des Haïtiens qui avaient organisé une manifestation violente enflammée par des pneus imbibés d’essence, après que les hommes aient été sortis de la garde à vue à Port-au-Prince.
La situation en Haïti représente également une menace pour la sécurité nationale de la République Dominicaine, pays voisin. Le président dominicain, Luis Abinader, a exprimé à plusieurs reprises sa préoccupation concernant la crise sécuritaire en Haïti et a sollicité l’aide des États-Unis pour parvenir à la pacification du pays des Caraïbes, qui a plongé dans une crise profonde depuis l’assassinat de Jovenel Moïse en juillet 2021.
L’ONU avait déjà émis une alerte sur l’insécurité en Haïti il y a deux ans, décrivant le pays comme étant en état de guerre. La crise sécuritaire a créé une atmosphère tendue à Port-au-Prince, où les habitants sont réveillés chaque matin par le son des coups de feu, conscients que des gangs ont envahi le pays et cherchent à prendre le contrôle total de la capitale.
La capitale haïtienne est confrontée à une crise d’insécurité notable, avec des niveaux exorbitants d’homicides et d’enlèvements. Les cellules criminelles ont étendu leur emprise à des zones qui étaient auparavant épargnées, et la situation continue de se détériorer. L’ONU appelle à une action internationale concertée pour remédier à cette crise et rétablir la sécurité en Haïti.
Lovelie Stanley NUMA
lostnuma85@gmail.com
Image Google pour illustration