Opération “Bwa Kale” : Le CARDH dresse le bilan des présumés bandits tués dans le cadre de ce soulèvement populaire
Plus de 200 membres présumés et proches de gang ont été tués dans la révolte populaire dite « Opération Bwa Kale », entre le 24 avril et le 24 juin 2023, selon un nouveau rapport du Centre d’Analyse et de Recherche en Droit de l’Homme publié le 24 juin 2023. 155 soit 77,45% ont été abattus dans le département de l’Ouest.
Huit des 10 départements géographiques du pays ont déjà été touchés. Le département de l’Ouest arrive en tête des régions les plus touchées, 155 individus neutralisés soit 77, 45%. Le département de l’Artibonite est deuxième avec 24 décès, soit 11. 76 % et la Grand’Anse se place en troisième position avec 12 morts, soit 5. 88 %.
Le CARDH dit observer que « dans certains cas, le mouvement « Bwa Kale » aurait été utilisé à des fins revanchardes. S’alliant à des policiers et d’autres inconnus, des gens auraient utilisé ce mouvement pour régler des comptes avec des tiers par rapport à des conflits antérieurs de nature diverse ».
Le centre d’analyse et de recherche en droit de l’homme fait aussi remarquer que « des personnes et familles auraient été exécutées et portées disparues parce qu’elles avaient des liens parentaux avec des présumés membres de gangs ou parce que ces derniers auraient utilisé leur espace (restaurant, club…). Dans certains cas, des policiers semblent être complices ou passifs ».
L’organisme de défense des droits humains qui alerte l’opinion publique sur cette réalité « inquiétante », recommande à l’inspection et la direction générales de la police d’enquêter sur certains commissariats et sous-commissariats et encourage les parents des victimes à alerter l’opinion sur leurs situations et à porter plainte.
Enfin, le CARDH réaffirme l’obligation pour les autorités d’encadrer le mouvement « Bwa Kale » en vue d’une sécurité durable, respectant les principes de l’État de droit, et d’éviter que la justice expéditive remplace la justice.
Michelot EXAVIER
