5 juin 2023, encore une journée mondiale de l’environnement
L’année 2023 marque le cinquantième anniversaire de la Journée mondiale de l’environnement, mettant en lumière les solutions à la pollution plastique autour du thème “Combattre la pollution plastique”.
En effet, selon un rapport publié par des experts des Nations Unies, plus de 430 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde, dont la moitié est conçue pour être utilisée une seule fois, et moins de 10 % de la production totale est recyclée. De plus, on estime que de 19 à 23 millions de tonnes de plastique finissent dans les lacs, les fleuves et les océans, provoquant une pollution des écosystèmes aquatiques.
Selon ces mêmes experts, il est impératif que les gouvernements, les entreprises et les parties prenantes intensifient et accélèrent les mesures pour faire face à cette crise en s’appuyant sur la science et les solutions disponibles. Cela souligne l’importance de la Journée mondiale de l’environnement pour mobiliser une action transformatrice à travers le monde, comme le souligne Genèva Environnement.
Dans cette optique, une résolution adoptée en 2022 lors de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement vise à élaborer un instrument juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans l’environnement marin. Les négociations pour cet instrument devraient être finalisées d’ici la fin de l’année 2024. Cet instrument devrait être basé sur une approche globale couvrant l’ensemble du cycle de vie du plastique.
Alors, cette Journée mondiale de l’environnement revêt-elle une importance pour les décideurs haïtiens ?
Selon des recherches menées sur la qualité de l’environnement en Haïti, ce pays fait face depuis plusieurs décennies à une dégradation environnementale majeure, caractérisée par l’occupation anarchique de certains espaces à risques, l’émergence spontanée de nouveaux quartiers, la mauvaise gestion des déchets et la prolifération de constructions en dehors de tout cadre légal ou institutionnel. Malgré l’existence d’instances et de lois visant à protéger l’environnement dans lequel évolue la population haïtienne.
Selon un rapport du PNUD publié en juin 2022, les données les plus récentes évaluent la production de déchets solides en Haïti à 0,6 kg par personne et par jour. Cette quantité, ramenée à une population de 11 millions d’habitants, équivaut à 6 600 tonnes de déchets générées quotidiennement sur le territoire.
Cependant, ces dernières décennies ont vu une perspective d’économie circulaire émergée, avec des efforts pour réduire l’impact des déchets sur la nature et l’environnement, ainsi que la mise en œuvre de mesures draconiennes pour leur valorisation. Ainsi, en Haïti, il est nécessaire de financer des projets à grande échelle visant à gérer les déchets.
Un modèle exemplaire dans ce domaine est l’Union Européenne (UE).
Pour contribuer à réduire le volume de déchets, la Banque Européenne d’Investissement (BEI) a financé environ 2,8 milliards d’euros de projets de gestion intelligente des déchets solides au cours de la dernière décennie. Malgré cela, les problèmes environnementaux continuent de s’aggraver.
Par conséquent, la gestion et le traitement des déchets sont des facteurs vitaux pour la santé, l’environnement et l’économie haïtienne. Ainsi, la valorisation des matériaux recyclables et de l’énergie doit être au cœur de toute politique de réduction des déchets en Haïti.
Moïse Charles,
Spécialiste en droit international de l’eau,
Gestionnaire et politicien de l’eau,
Email : charlesmoise722@gmail.com
Crédit image : Genèva Environnement