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Santé : Ce que les femmes de rhésus négatifs doivent savoir pour enfanter

Les femmes dont le groupe sanguin de rhésus négatifs (O-, B-, A- et AB-) courent de grands risques dans le domaine de la reproduction. Celles qui ne disposent d’aucune information en sont encore plus exposées.

En réalité, la connaissance de son groupe sanguin devrait être comptée parmi les priorités de tout un chacun. En Haïti, c’est loin d’être le cas pour la population haïtienne qui, faisant face à ses nombreux défis pour gérer le quotidien, arrive à négliger les détails les plus importants et qui parfois entravent son avenir.

Ainsi, Nadie Louis, une jeune fille de 28 ans, vivant dans une banlieue de Port-au-Prince, n’a pas pu mener ses deux premières grossesses à terme. Celle-là ne savait pas que son groupe sanguin était de rhésus négatif. En tout cas, pas avant qu’elle ait été tombée enceinte et qu’elle ait perdu son premier enfant pour ensuite connaître les dégâts qui allaient accompagner sa situation “(femme (o-) porteuse d’un fœtus (o+) )”. Ayant fait son examen de groupe sanguin par devant de la Direction Générale des Impôts(DGI), donc dans la rue, du coup, elle a vécu avec un résultat négligeant et erroné. Elle pensait que son rhésus était positif, comme l’avait malheureusement révélé le résultat.

Jeune universitaire, elle n’a malheureusement pas pu approvisionner, à temps, assez de connaissances pour faire face à ce défi qui lui était destiné “l’incompatibilité fœto-maternelle”.

L’incompatibilité fœto-maternelle, c’est l’incompatibilité qui existe entre le fœtus et la mère. Celle-ci prend tout son sens lorsqu’une femme de rhésus négatif (O-, A-, B-, Ab-) tombe enceinte d’un homme de rhésus positif (O+, A+, B+, AB+). Dans ce cas, la femme (O-) en état de grossesse, sachant que son enfant qui commence à grandir dans son ventre et est possiblement de rhésus positif, elle doit recevoir des injections durant sa grossesse. Si dans d’autres circonstances de la vie, les signes contraires s’attirent, dans ce cas, NON.

Une femme de rhésus négatif ( O-, AB-, A-, B-), dès qu’elle tombe enceinte d’un homme de rhésus positif (O+, A+, B+, AB+), doit commencer aussitôt ses visites chez le médecin afin d’assurer une bonne marche de sa grossesse car celle-ci, dès sa 28ème semaine d’aménorrhée doit se faire injecter un vaccin appelé “RHOGAM” afin qu’elle puisse réussir sa grossesse en protégeant l’enfant des anticorps produits par son sang, susceptibles de le détruire. Cet enfant, ayant possiblement hérité du rhésus du géniteur père (+), risque de naître avec handicap ou autres malformations pouvant être le résultat du caractère réfractaire du rhésus du groupe sanguin de la mère (O-) par rapport à celui du père qui est positif (O+). Une fois sa grossesse arrivée à terme, la femme devra encore se faire injecter avant les 72h de temps qui suivent son accouchement si elle veut encore pouvoir concevoir avec son partenaire de rhésus positif.

Imaginons le nombre de jeunes filles qui ont fait fiasco en ce sens, en se livrant à la pratique de l’avortement volontaire durant leur jeunesse et qui par la suite, ont eu à le regretter.

Nadie avait fait sa première fausse couche en mai 2021 et raconte qu’elle a toujours su que son groupe sanguin était (O+). Ce groupe sanguin (O+) est réclamé par la majorité de haïtiens. La machine à examiner le sang donne plus de O+ que les rares laboratoires fiables d’Haïti. Du coup, beaucoup de femmes et de jeunes filles tombent dans ce véritable piège.

En effet, la base de ce problème, selon le Docteur Ernst NOËL, directeur du Programme National de Sécurité Transfusionnelle (PNST) au micro de la journaliste Lovelie Stanley NUMA: c’est le contact entre le sang du fœtus de rhésus positif et sa mère déjà de rhésus négatif. Un contact qui a lieu même en cas de fausse couche. Et oui, même suite à une grossesse interrompue, le sang de la femme (O-) enceinte est sensibilisée par rapport au rhésus positif et donc, des anticorps anti rhésus sont développés, histoire de contrecarrer le développement de tout autre fœtus contraire, c’est à dire “positif”.

Plus loin, Dr. Noël a mentionné que cette situation n’affecte pas la première grossesse mais plutôt la deuxième. Notons qu’on évoque ce problème uniquement lorsque le rhésus de l’enfant est positif, c’est-à-dire hérité du père et contraire à celui de la mère.

Si le fœtus est de rhésus négatif, ça ne va affecter en rien sa mère du même rhésus car les deux sont compatibles.

En effet, le pourcentage de personnes de rhésus négatifs ne dépasse pas 6% y compris les (O-) qui sont en dessous de 3% au sein de la population haïtienne. Le Docteur recommande à ceux-là de se regrouper car en étant d’aussi petit nombre, ils doivent s’entraider.

Le pire est que la femme ayant raté l’occasion de se faire vacciner est susceptible de rater sa grossesse. Quelle serait donc la solution à ce problème? La médecine ne s’est toujours pas prononcé sur ce problème. Cela dit qu’il n’existe qu’une méthode préventive à cette tragédie contre laquelle nombreuses femmes ne sont pas alertées.
Prévention n’est malheureusement pas solution.

Chacun devrait chercher à connaitre son groupe sanguin car ceci s’avère être prépondérant dans leurs vécus quotidiens. Cette connaissance aidera à mieux prendre sa responsabilité.

Scunder FRANÇOIS

scunderfrancois193@gmail.com

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.