Sécurité : 160 présumés bandits tués en un mois, “Bwa Kale” l’arbre qui porte ses fruits selon le CARDH
Du 24 avril au 24 mai 2023, au moins 160 présumés bandits ont été pourchassés, lynchés, et brulés vifs dans toutes les étendues du pays, depuis le mouvement « bwa kale ». C’est ce qu’a rapporté le Centre d’Analyse et de Recherche en Droit de l’Homme (CARDH) qui dresse un rapport publié hier dimanche 27 mai 2023.
Dans ce rapport dénommé impact du « bwa kale » sur la sécurité et le kidnaping en Haïti pour un encadrement et une sécurité durable, CARDH souligne que ce mouvement s’est rapidement propagé dans les autres départements et apporte des résultats convaincants et visible. « La peur a changé de camp, le kidnapping et les tueries causés par des gangs armés ont drastiquement diminué. Ce qui permet une baisse respective des assassinats de 70,55 % et 50,58% » lit-on dans le document.
À cet effet, le CARDH appelle aux autorités centrales et locales, les notables, les intellectuels, les hommes et femmes politiques et les organisations de la société civile de se mettre ensemble pour encadrer ce mouvement en vue d’éradiquer la gangstérisation et le kidnaping du territoire. Sinon les représailles des gangs seront pires que celles exercées avant le « bwa kale ».
Dans cette perspective, l’organisme de défense des droits humains recommande de : renforcer les forces de l’ordre et encadrer le mouvement « bwa kale » pour résoudre durablement l’insécurité, prendre des mesures institutionnelles pour s’attaquer aux maîtres de la criminalité, réaliser des études psychologiques et juridiques pour proposer des mesures adaptées nécessaires.
Dans son rapport, CARDH décompte au moins 160 présumés bandits tués. Cent trente-quatre (134) dans le département de l’Ouest 83,75% , cinq (5) dans le département du Centre 3,12 % , neuf (9) dans l’ Artibonite 5, 62 %, un (1) dans le Sud-est 0,62%, neuf (9) dans la Grand’Anse 5, 62% , un (1) dans le Nord 0, 62% . « Le mouvement bwa kale » peut être considéré comme une réponse de la population haïtienne à la cruauté des gangs » croit – il.
Par ailleurs, l’organisation précise que ce mouvement est une réaction populaire (doit naturel et conventionnel à la légitime défense) face à la cruauté extrême des gangs, car les forces de l’ordre sont impuissantes, l’État est incapable d’user de son monopole de la violence.
Rappelons que, entre septembre et octobre 2022 l’expression « bwa kale » désignait le dernier épisode du « pays lock ». Aujourd’hui, elle désigne la réaction de la population aux violences extrêmes des gangs souligne CARDH. En ce sens, il invite l’élite du pays précisément les dirigeants ainsi que la coopération internationale à assumer leurs responsabilités.
Merline BONHOMME