Opinions

Des mots pour des maux

S’il y a des mots qui choquent ou blessent au point même de faire souffrir de tous les maux, tout en évitant d’être un rassembleur, ce texte est, dans un contexte aussi difficile, une tentative pour trouver des mots.  Des mots capable de soulager aux maux de ceux qui, aujourd’hui, ont le mal de leur île de la Caraïbe. 

Oxygène qui permet à Haïti de respirer économiquement, cette communauté haïtienne de la diaspora qui témoigne toujours son attachement à son Haïti, est non seulement exclut des affaires politiques, mais aujourd’hui, vu l’insécurité généralisée, par peur d’être kidnappés, violés et même tués par des bandits, les haïtiens vivant à l’étranger sont incapables de rentrer en Haïti pour des vacances, des urgences familiales, voire investir dans les affaires.

Face à ce constat accablant, ce texte s’inscrit pour qu’il ait, dans le cadre d’une unité pouvant aboutir à un long combat contre l’exclusion de la communauté haïtienne dans la diaspora, un dépassement de soi pour une cause patriotiquement noble.  Et cette unité doit-être retrouvée et récupérée à travers la grande marche du 20 avril 1990.

Puisque, que ce soit dans le froid glacial des pays nord américains et de l’europe, dans bien de cas d’une autre langue étrangère, dans des villes de très grandes diversités historiques et culturelles, sans relâche, l’haïtien mène le combat au quotidien pour non seulement s’intégrer au pays d’accueil et créer une toute petite place pour soi-même et le reste de sa famille, mais par des manifestations monstres, défendre toujours les causes démocratiques de son pays. 


C’est ainsi, tout en le faisant, malgré le froid glacial et les chutes de neige, par leur discipline de travail, l’haïtien trouve toujours de l’énergie pour profiter des joies de l’hiver qui sont: les réussites sociales, économiques et professionelles. 

Mais, s’il est plus facile de frayer un chemin dans les grandes villes nord américaines et européennes et ailleurs, il est plus difficile, presque impossible même, vu les obstacles constitutionnels, pour un membre de la diaspora de s’intégrer à des postes électifs dans la politique d’Haïti. Et c’est là un long combat contre l’exclusion. 

Et le pire, aujourd’hui, épuisé par le poid des ans, désespéré par les circonstances actuelles, nombreux sont ceux qui pensent quotidiennement à leur terre natale, probablement à une retraite anticipée ou pour des vacances tropicales parfaites, visiter des sites toutistiques et les plus belles plages d’Haiti. 

Donc, dans un style de mots à mots ou de mots pour mots, ce texte, comme une sorte de plaidoyer, cherche à trouver des mots pour réconforter les maux de tous ceux qui, en plein hiver en Amérique ou en Europe, pensent à des sables chauds des plages de leur pays ou un rhum Barbancourt, cola Couronne, tasso de cabrit, bannane pesé, lambi boucanné etc. 

En ce 20 avril 2023, trente-trois ans après cette grande marche contre l’exclusion de la FDA, des mots pour des maux est une sorte de révendication contre l’exclusion des hommes politiques d’Haïti à l’endroit des haïtiens vivant à l’étranger.

C’est aussi l’occasion pour qu’à travers la récupération de l’unité de la manifestation du 20 avril 1990, que les haïtiens d’Haïti aussi bien que ceux de la diaspora s’organisent pour la grande marche évolutive d’un pays émergent vers une politique sociale et progressive.

Ce qui, dans un avenir pas trop lointain, permettra aux nostalgiques d’Haïti de retourner la bas pour, comme l’avait fait l’ancien magistrat de Port-au-Prince et musicien engagé Manno Charlemagne, chanté à haute et intelligible voix.

Toi tu traînes ta vie et ton mal du pays, ami,
Le long de ces hivers tellement loin de la mer
Reviendras-tu là-bas chanter la liberté
Pour que meurent les rois qui l’avaient trafiquée
Pour que chantent à nouveau les espoirs de ton île

Prof. Esau Jean-Baptiste

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.