Économie

L’économie haïtienne fracturée par l’hyperinflation

Face à l’insécurité accrue que connait Haïti aujourd’hui, en plus de l’incapacité de l’État haïtien de fixer les prix des denrées, il est difficile de parler de taux d’inflation en Haïti, a déclaré Darneley GAZEMAR, expert en Finance internationale, lors d’une entrevue exclusive accordée à la rédaction d’Impulse Webmedias.

En effet, l’insécurité qui sévit en Haïti depuis plusieurs mois, empêchant la libre circulation des produits, a de graves conséquences sur l’économie haitienne. « S’il est vrai que certains pays arrivent à déterminer exactement le taux d’inflation, il sera plus difficile pour Haïti de le faire, en raison notamment de la difficulté à la circulation des produits », a fait remarquer M. Gazemar, avant de souligner aussi le manque de production locale.

Plus loin, l’expert en finance internationale a mis l’accent sur la faiblesse de l’État haïtien qui, dit-il, a le droit mais a perdu le pouvoir de fixer et de faire appliquer les prix des produits sur le marché local. « Quand l’État ne contrôle plus rien, il est donc devenu difficile de faire une estimation des dégâts causés par l’inflation sur plan économique », a-t-il dit, mettant en cause la méfiance de la population envers les institutions étatiques.

D’après M. Gazemar, les couches les plus vulnérables notamment les « Madan Sara », les personnes vivant au jour le jour ne peuvent en aucun cas planifier grand-chose face à cette instabilité des prix, arguant que ces derniers doivent toujours s’attendre à payer des prix exorbitants pour les produits qu’ils achètent car tout un chacun se prend le droit d’imposer le prix qu’il veut pour un produit donné.

 Cependant, l’expert en finance internationale n’a pas manqué de souligner que cette situation est très favorable pour un groupe de gens bien spécifique en Haïti. « Il est vrai que beaucoup d’entreprises ne peuvent pas résister face à l’augmentation des prix des produits ainsi qu’à l’instabilité créée par des gangs de rue. Donc elles ont fait faillite. D’autres, ont bel et bien profité de la situation aux fins d’augmenter leurs capitales économiques, considérant, en Haïti, qu’on a une augmentation démesurée des prix, ce qui n’est contrôlé par aucune entité », fait savoir Darneley GAZEMAR, avant de dénoncer le silence des grandes entreprises commerciales par rapport à ce sujet.

En guise de proposition d’une solution de sortie à cette crise économique et autres, Darneley GAZEMAR, a plutôt lancé un appel à la conscience, dans un premier temps, des autorités concernées pour qu’ils puissent comprendre la gravité de la situation et décider d’agir en citoyens responsables. Et d’autre part, à la population pour qu’elle sorte de son mutisme pour exiger des autorités étatiques d’assumer leurs responsabilités ou de laisser la place à ceux qui peuvent le faire.

Miracson Mondesir mondesirmiracson1998@gmail.com

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.