Haïti-Crise : La France soutient l’idée d’une intervention militaire en Haïti

Au début d’octobre, le premier ministre Ariel Henry avait fait appel à la communauté pour aider les forces de l’ordre en Haiti à combattre les gangs armés qui endeuillent la population depuis quelque temps.

Si jusqu’à présent aucune force n’a été déployée, l’ambassadeur de France en Haïti Fabrice Mauriès affirme le soutien de son pays concernant le déploiement d’une force étrangère en Haïti.

Lors d’une interview accordée à Radio France International ( RFI) Fabrice Mauriès a clairement exprimé la position de son pays sur le principe de l’idée d’une force étrangère en Haïti. « La position de la France ? Elle soutient cette initiative. Cela a été dit par la ministre Colonna lorsqu’elle est allée aux Etats-Unis il y a quelques semaines. Et elle a eu l’occasion d’en s’entretenir avec le ministre son homologue Blinken. Elle a été interrogée sur la question et elle a indiqué que la France soutenait le principe de cette intervention », a rapellé M. Mauriès pendant l’interview, précisant que si cette intervention devrait se concrétiser , il y aurait un soutien de la France au niveau de matériels ou une participation de son État Major.

Fabrice Mauriès a fait remarquer que concernant le déplore d’une force militaire en Haïti, les États-Unis ont privilégié une option canadienne ou plutôt une participation de la région Caraïbe et des pays Latino américain. Toutefois M. Mauriès identifie deux choses qui compliquent grandement l’organisation de cette force à savoir : D’abord une grande partie de la classe politique haïtienne est opposée à cette initiative dans l’objectif rétorque t-il de sauvegarder la souveraineté haïtienne au fin de ne pas répéter les erreurs du passé contenant des souvenirs mitigés qu’avait laissé notamment la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) dans la décennie 2000-2010. Et ensuite l’opinion des Haïtiens à l’égard de cette force, fait savoir l’ambassadeur français.

Parallèlement, si l’on peut croire Fabrice Mauriès, la France a déjà un plan en tête pour aider Haïti à s’en sortir. « Pour l’instant, ce que nous avons privilégié en terme de soutien à la Police Nationale Haitienne ( PNH) est effectivement un support à la formation », a-t-il précisé, rappelant qu’ils ont déjà envoyé durant l’année 2022 des formateurs pour la PNH.

Interrogé sur la position de la France pour savoir si elle comptait faire de même avec le Canada qui mène une politique de sanction en Haïti dont l’ ancien président Michel Martelly et des ministres sont déjà sanctionnés pour s’en débarrasser de cette classe politique. M. Fabrice Mauriès répond : « Est-ce que la France soutient la lutte contre l’impunité en Haïti ? Oui ! De manière incontestable. Nous sommes du côté des démocrates. Nous sommes du côté des humanistes. Nous ne sommes pas du côté des trafiquants…. », a-t-il nuancé.

Toutefois, il a tenu à souligner que la France ne compte prendre aucune décision que sur la base de ses propres services de renseignements si elle doit sanctionner des personnalités qui seraient de connivence avec les gangs armés ou impliquées dans la corruption.

Miracson MONDÉSIR
Mondesirmiracson1998@gmail.com