ONU-Femmes plaide pour la participation politique des femmes en Haïti.
ONU-Femmes a organisé un atelier de consultation autour des défis à la participation politique des femmes en Haïti ainsi qu’un regard sur la mise en œuvre des stratégies pouvant relever les défis.
Lors d’un atelier de consultation de l’organisme des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes à l’hôtel Montana lundi 5 décembre 2022, des organismes de l’État et de la société civile ont débattu sur la problématique de la participation politique des femmes en Haïti, et ont présenté, de nouvelles stratégies en faveur de la réduction des violences électorales faites à l’endroit des femmes.
La représentante résidente d’ONU-Femmes en Haïti, Marie Goretti NDUWAYO, et la titulaire du ministère de la culture et de la communication, notamment ministre a.i. de la Justice et de Sécurité Publique, Emmelie Prophète MILCÉ, ont abordé des questions liées à la structure de la société haïtienne dite patriarcale à travers la perception masculine des pouvoirs publics, des fonctions décisionnelles, et l’irrespect du quota de 30% dans les administrations.
« Il me suffit juste de relever l’énonciation patriarcale des responsables de l’État dans la Constitution haitienne pour l’établir », a déclaré la représentante de ONU-Femmes. La section B du chapitre 3 de la constitution en vigueur qui traite des attributions du président de la république, vous verrez que tout est au masculin, a-t-elle poursuivi, en appelant à l’inclusion des femmes au détriment du « patriarcat structurel », soulignant notamment la nécessité de traquer et punir les violences politiques et électorales faites aux femmes.
De son côté la ministre de la communication et de la culture, Emmelie Prophète MILCÉ lors de son discours de circonstance, a évoqué la participation des femmes dans la conquête de l’indépendance du pays, « Les mères fondatrices », précise-t-elle, à l’instar de Marie Jeanne, Sanite Belair, des oubliées de l’histoire, incarnent un symbole de résilience féminine ayant œuvré activement dans la politique. La ministre a souligné entre autres ; l’irrespect du quota de 30% femmes, garantie par la constitution, dans les administrations, et en a appelé désormais à la « parité ».
Lors de cette journée de consultation les échanges ont été très animés avec la participation des représentants de diverses associations de femmes et de féministes et de journalistes, le représentant de la firme DM-consultance, Weaver Destin a présenté une étude sur les défis auxquels font face les femmes qui entravent leur participation politique, des défis entre autres ; sécuritaires, éducatifs et budgétaires, constituent les nombreux facteurs les empêchent de jouir pleinement de leur droit politique. En guise de piste de recommandation, l’assistance a plaidé pour accompagner financièrement les leaders femmes, qui sont généralement peu soutenues ou sous-représentées par leur parti lors de leurs campagnes électorales.
Dans la foulée, des représentantes du secteur juridique et médiatique, maître Magie Florestale, et la journaliste Martine Isaac, ont présenté les résultats des ateliers de réflexion sur les droits politiques et la violence électorale (VEFE) à l’endroit des femmes.
Les deux femmes ont présenté des propositions sur la justice et la gestion électorale, en soutenant un appui considérable des organisations communautaires et les médias dans la promotion des leaders femmes lors des processus électoraux. Cet atelier de consultation a été animé par Nadège Beauvil, spécialiste de programme à l’ONU-Femmes.
Notons que cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet « réduction de la violence contre les femmes politiciennes en Haïti » financé par le Gouvernement du Canada, ainsi que le Fonds pour la Consolidation de la Paix (PBF).
Guerby JEAN