SANTÉ

Haïti-Santé : l’hôpital universitaire de la Paix n’a pas chômé durant le pays lock

Durant la période de blocage communément appelée « peyi lòk » , la demande de soin a explosé à l’hôpital universitaire de la Paix.

En dépit de la pénurie de carburant, que confrontait le pays, les services ont été maintenus aux cas les plus urgents dans ce centre hospitalier public. 

Fortement touché par la crise de carburant comme toutes les institutions, l’hôpital universitaire de la Paix s’est élevé au premier rang de la prise en charge, se félicite son directeur exécutif, Dr Paul Junior FONTILUS.

Lors d’une interview exclusive accordée à la rédaction d’ Impulse Web Medias,  le Dr Paul Junior Fontilus est revenu sur les efforts du personnel soignant et le bilan accompli par l’institution , malgré la crise qui a tout paralysé, pendant plus de 2 mois.

“La demande des soins a connu une nette augmentation à la section maternité, à la pédiatrie entre autres pendant les deux premiers mois de la crise, on a opéré par césarienne plus de 200 femmes enceintes” a précisé le médecin.  Un effort qu’il juge considérable en pleine crise du carburant.

Au moment où les hôpitaux appelaient à un couloir humanitaire pour favoriser le transport du carburant vers les centres hospitaliers, situés pour la plupart des cas dans des zones où les gangs armés imposent leur loi, de nombreuses personnes se dirigeaient à l’hôpital universitaire de la Paix, en quête de prise en charge.

Témoins de premier rang de l’aggravation de crise, l’hôpital la Paix pour faire face à cette demande à la hausse, a joui d’une ligne électrique prioritaire de l’EDH, ce qui lui a permis de répondre aux besoins de la population.

Un travail colossal réalisé avec très peu de ressources

«À en juger notre capacité d’accueil, très souvent on aurait pu dire aux patients que nous n’avons pas de quoi prendre en charge leur cas, mais nous n’avons pas le courage de voir les patients ensanglantés, tordant de douleur ou des femmes enceintes, de les regarder dans le blanc des yeux et les dire nous n’avons pas les moyens» nous raconte le directeur qui dit avoir accommodé le peu de ressources disponibles à la situation.

Dans la salle d’accouchement de l’hôpital, les femmes enceintes étaient nombreuses, notamment à la salle d’attente. Un constat qui a amené les médecins, peu nombreux, à prendre les cas selon l’urgence. Ce qui suscite des grognes d’après le médecin.

 “Parfois nous avons deux cas extrêmement urgents, la disponibilité des ressources  nous a forcé à prioriser un cas la plupart du temps” a signalé le médecin.   Une situation qui a suscité la grogne des parents de patientes, que les médecins doivent justifier en raison de la crise.

 “Avec un effectif réduit de prestataires, l’hôpital universitaire de la Paix a consulté plus de 779 patients, soit 374 cas accouchements et 199 césariennes, 11 interventions chirurgicales gynécologiques.  156 patients ont reçu également des soins en planning familial.  8 décès ont été enregistrés malheureusement, les victimes sont arrivées trop tard à l’hôpital”, affirme Dr Paul Junior FONTILUS.

Des chiffres qui, en dépit des décès, témoignent le dynamisme du personnel qui n’a pas ménagé les efforts pour prendre en charge les nombreux patients en pleine crise, se réjouit-il.

Guerby JEAN

Avec les informations de Lovelie Stanley NUMA

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.