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Peur sur Haïti 

Dans son texte Perspectives et retours d’expériences Introduction à une approche biologique de la peur, Gina Devau écrit: avoir peur du noir, peur du monstre caché dans le placard ou sous le lit, peur de passer un examen, peur d’un entretien ou de parler en public, peur du cancer, peur d’un accident de voiture, peur de vieillir, peur de la maladie d’Alzheimer, peur de l’avenir… Différentes peurs accompagnent notre vie. Mais comment se déclenche ce sentiment de forte inquiétude à la pensée d’un danger ou d’un souvenir traumatisant? Est-ce normal d’avoir peur? Que se passe-t-il dans notre cerveau? Qu’est ce que cela provoque en nous?    

Individuellement, comme tout autre peuple, l’haïtien fait, chaque jour, l’expérience de tout ce genre de peur. Ajouter à cette longue liste, c’est cette peur collective qu’est l’insécurité généralisée depuis des années.

Mais comment vaincre la peur, quand, sous plusieurs formes, elle se manifeste collectivement dans chaque coin des rues? 

Comment ne pas laisser la peur prendre le contrôle de toutes les activités quotidiennes, quand elle est partout. Même là où on dit de ne pas avoir peur.

La crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse (Psaumes 111: 10). Mais la peur qui fait peur dans l’Haïti d’aujourd’hui, c’est cette peur qui fait tellement peur, qu’elle donne de la sagesse aux plus prudents de ne pas sortir pour aller à l’église et entendre le pasteur ou le prête dit: n’ayez pas peur.  “Ne laisser pas la peur prendre le contrôle de votre vie”

“Affrontez la peur avec foi”, dit on.  Mais cette peur fait si froide, qu’elle est, comme dans des films d’horreurs,  glace le sang.

Aujourd’hui, la peur s’abat sur Haïti, et ce, en dépit des propositions de sortir de crise de plus d’un, le pays est plongé, malgré tout, dans le chaos de la violence et d’instabilité politique. 

Peur de cette peur qui fait peur de rester vivre en Haïti, c’est cette peur qui ne fait que s’accroitre et inquiète chaque jour.

La peur de voir des tueurs à gage qui, avec le plein pouvoir de décider qui doit rester en vie et qui ne le droit pas, complique le quotidien de tous ceux et de toutes celles qui ne sont pas des gangs et alliés des gangs.

Il y a aussi cette peur d’être le temoin impuissant de tant de vies gaspillées en quelques minutes. Tant de rêves assassinés dans un pays ou la mort s’éternise au quotidien.

Tant de vies sont fauchées, déroutées par les balles des vauriens et les griffes maléfiques des vautours et des bandits en fonction dans des institutions publiques et privées. 

Ce n’est pas facile de vivre dans ce pays ou les vivants vivent difficilement l’absence de leurs proches qui, malheureusement,  avaient été assassiné dans les brigandages des gangs armés à la solde d’un État voyou dont leur stratégie est de passer du temps pour jouir pleinement des privilèges et tirer suffisamment de profit du pouvoir.  

La peur en Haïti, c’est cette peur qui trouble le sommeil de plus d’un. Au point de poser cette queston à savoir: qui veille sur les habitants de ce  pays.

C’est aussi cette peur de l’intervention des bottes militaires étrangers sur une base d’aide sécuritaire et humanitaire.

Il y a la peur de cette mission salvatrice qui était déjà venue faire peur au peuple haïtien en 1915. 

Puis, dans les labyrinthes d’une transition démocratique qui n’en finit pas, était retournée en 1994 pour faire encore plus peur.  

Encore plus peur. Puisque, dix ans plus tard, dans le cadre de leur va-et-vient d’une ingérence à outrance, cette soi-disant mission salvatrice était encore là pour empêcher la célébration du Bi-centennaire de l’indépendence en 2004. 

Et enfin, les préoccupations et la peur des nationalistes d’aujourd’hui, c’est cette peur d’une autre intervention de l’international qui ne va rien apporter de positif au peuple haïtien sinon que les maladies transmissibles, les viols et la déstabilisation.

Mais ce qui fait beaucoup plus peur, c’est le fait que l’élite haïtienne dans toutes ses composantes est, jusqu’à présent, incapable d’offrir une alternative valable pour empêcher le débarquent des blancs. 

Prof. Esau Jean-Baptiste 

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.