Haïti-Politique : Atelier Jeudi Soir dénonce “l’indifférence” du gouvernement de Ariel Henry face à la révolte populaire
«Atelier Jeudi Soir» dénonce le mépris du gouvernement de facto du Dr Ariel Henry face à la révolte populaire. Le cercle d’écrivain dénonce l’indifférence de ce gouvernement et ses partenaires de la ”communauté internationale” pour avoir assimilé les mouvements de protestations populaires à un mouvement criminel piloté par des gangs et des bandits armés.
Dans une “note de position” parue le mardi 21 Septembre, sur les réseaux sociaux de l’Atelier Jeudi Soir, le cercle d’écrivain dirigé par Lyonel Trouillot, signataire de la note, dénonce les conditions d’existence de la majorité de la population en proie à la misère et à la violence, qui au lieu d’être comprise, se fait traiter de gangs. Le cercle dénonce entre autres, le mépris du gouvernement et ses complices face à la révolte légitime populaire.
Après que de nombreux secteurs se sont prononcés sur les récents évènements de mobilisation qui ont conduit à des scènes de pillage dans presque tous les départements géographiques du pays, suite à la décision du gouvernement du Dr Ariel Henry d’augmenter les prix du carburant de plus de 100%. L’atelier dit prendre note des agissements du pouvoir, témoignant l’engagement du secteur littéraire, toujours sensible à la cause sociale par leur plume que leur discours.
Les écrivains rappellent la légitimité des mouvements de révolte qui est une expression formelle de la démocratie. La mauvaise condition de vie de la population, à laquelle le gouvernement ajoute l’ augmentation des prix du carburant serait une aggravation de leur situation socio-économique. Ce faisant, l’assimilation des mouvements de manifestation au mouvement criminel est un affront d’une irresponsabilité sans précédente.
« C’est une attitude criminelle de la part du Premier ministre que de prétendre criminaliser la lutte d’un peuple pour le pain et le vote » ont souligné les écrivains.
Les cas sont déjà trop nombreux où la police tire à vue sur des foules ou des regroupements de citoyens. Ils rappelent entre autres les cas de répression policière qui ont coûté la vie à plusieurs manifestants dont des blessés par balles.
«Nous hésitons à utiliser le mot « racisme », mais nous ne comprenons pas l’empressement avec lequel des représentants de pays étrangers et de la « communauté internationale » ont parlé de gangs et de bandits pour qualifier les manifestants » peut-on lire dans la note qui remonte jusqu’à la récente adresse à la nation du PM, à travers laquelle il a assimilé au mouvement de gangs, les révoltes qui ont suivi sa décision de supprimer la subvention sur les produits pétroliers.
«Ce sont les premières victimes des gangs qui sont dans les rues» a-martellé le cercle d’écrivain. Avec de telles déclarations, c’est à croire que l’Occident donne à Ariel Henry un permis de tuer » a-t-on lu dans la note de position dudit atelier.
Notons que la note empathise… aux pertes de biens engendrées par cette situation insurrectionnelle, qui selon elle a été provoquée par le pouvoir de facto du Neuro-chirurgien. «Mais, plus que les pertes de biens, nous déplorons les pertes de vies humaines. Des citoyens sont morts dans leur lutte pour leurs droits » a souligné la note, rappelant le cynisme du gouvernement face à la révolte d’un peuple qui n’a «Ni droit à la santé, ni droit à l’éducation, ni droit au travail, ni droit à des conditions de travail décentes» mais qui doit se nourrir de l’exclusion, des violences policières, ainsi que la violence de l’Etat dans sa fonction répressive.
Guerby JEAN