“Le Chaos généralisé que vit le pays actuellement, est la conséquence des violences du système politique et socio-économique”, selon Fritz Alphonse JEAN
L’ancien gouverneur de la Banque Centrale, Fritz Alphonse JEAN, a déclaré que le chaos généralisé sévissant dans le pays, est la conséquence des violences du système politique et socio-économique, combiné avec la mauvaise gouvernance au sein de l’État depuis très longtemps.
L’économiste prône un consensus politique national pour freiner l’effondrement et prend la route vers la construction d’un autre pays.
Il a tenu ses propos dans un message audio pré-enregistré d’une durée de trois (3) minutes 58 secondes.
« C’est avec beaucoup de peine qu’on est en train de vivre la situation de chaos généralisé en Haïti. Même les institutions sociales par exemple : les écoles, les universités et l’église ne sont pas épargnées », a indiqué l’économiste.
L’homme politique a cependant dit regretter que, malgré ce constat d’échec, on a toujours refusé d’élaborer sur les problèmes majeurs que connaît le pays avec équité, éthique, responsabilité et courage.
Dans la foulée, Fritz Alphonse Jean, a tenu à rappeler que depuis des années, des citoyennes et citoyens ont toujours alerté, à travers des conférences et dans des émissions de radio, sur le danger que court le pays concernant l’exclusion du peuple haïtien. « Ce n’était pas pour faire peur à aucun secteur, mais plutôt de nous prévenir sur le danger qui allait venir à toute vitesse envers nous », souligne Fritz Alphonse Jean, soulignant que si l’augmentation du prix du carburant peut être l’élément déclencheur du chaos, c’est parce-que, dit-il, que la base était déjà construite.
De l’avis de Fritz Alphonse Jean, ce chaos est la traduction d’une dette sociale pesant très lourd sur le dos du pays. Il a fait allusion à l’absence des services de base de la population pour justifier sa thèse.
L’économiste est revenu sur les scènes de pillages enregistrées lors des récents mouvements de protestation populaire.
« En ce plein 21e siècle, on pouvait regarder sur les réseaux sociaux, lors d’une scène de pillage où deux femmes se mettent ensemble pour porter sur leurs têtes un petit sac de riz », constate-t-il, précisant que ladite scène de pillage a eu lieu aux Gonaïves, un département qui, selon lui , devrait être de grand producteur de riz.
À en croire l’économiste, un consensus politique national est le chemin idéal pour freiner l’effondrement du pays et pour ensuite prendre la route vers la construction d’une autre Haïti. « Cependant, pour arriver à construire une autre Haïti , on doit attaquer les problèmes que l’état est en train de subir, causés par une minorité de gens.»
« Il faut combattre la corruption et la contrebande qui empêchent à l’État de trouver de l’argent pour offrir les services de base à la population », a détaillé Fritz Alphonse Jean qui croit dur comme fer que ces réformes seront bénéfiques pour le pays.
Fritz Alphonse Jean a été élu président par le Conseil National de Transition (CNT) dans le cadre de l’accord de Montana le 30 janvier dernier
Il en a profité pour rappeler que les réformes dont il parle, ils les avaient clairement proposées à travers cet accord.
Miracson MONDÉSIR