Culture

Haïti-Culture : Haïti Tchaka Danse s’inquiète de l’évolution de la danse traditionnelle haïtienne

De sérieux doutes planent sur l’évolution de la pratique de la danse traditionnelle ou folklorique haïtienne alors qu’elle est considérée comme un patrimoine immatériel culturel. 

La disparition des couleurs lors des prestations artistiques pour  chaque rythme de danse ; la pratique de l’amateurisme dans le secteur sont entre autres parmi les problèmes conduisant à la décadence de la danse traditionnelle haïtienne a fait remarquer Brusma Daphnis, Directeur Général de l’Académie de danse Haïti Tchaka Danse . Il appelle le Ministère de la Culture et de la Communication à jouer son rôle pour pallier ces dérives.

Lors d’une entrevue accordée à la rédaction d’Impulse  Web Medias (IWM), M. Brusma Daphnis a soulevé des points qui, selon lui, font perdre la face à notre danse traditionnelle. « Tous les rythmes de danse ont perdu leurs valeurs », indique-t-il.

« Certains pratiquants font ce qu’ils veulent, par exemple à chaque rythme du Yanvalou correspond à une couleur de mouchoir», poursuit-il. 

Des danseuses de Haïti Tchaka Danse en tenue de Yanvalou

« De nos jours, des danseurs-es ne tiennent pas compte de cela, ils utilisent généralement  la couleur blanche uniquement et le noir », a indiqué le directeur de HTD, ajoutant que représenter les couleurs pendant les prestations artistiques n’a rien à voir avec la partie spirituelle qui se trouve dans le folklore haïtien ».

À en croire le directeur de HTD, plusieurs rythmes de la danse folklorique haïtienne sont jetés aux oubliettes lors des prestations artistiques. «  Les rythmes les plus utilisés aujourd’hui dans des performances artistiques sont le Banda, le Yanvalou maskawon et le pétro. Cependant, ces rythmes font partie de la partie spirituelle d’où le danseur met la lumière sur la beauté de nos patrimoines », a-t-il dit. Il  demande aux gens de ne pas mélanger l’art et la spiritualité.

Des danseuses de HTD en tenue du rythme Contre Danse

Selon Brusma Daphnis, beaucoup de choses sont à corriger dans le secteur de la danse traditionnelle haïtienne. « Aujourd’hui, n’importe qui danse. Tout le monde à une école de danse, il suffit de savoir faire quelques pas », déplore-t-il, soulignant le rôle que doivent jouer les responsables du ministère de la culture. 

Dans la foulée, Brusma Daphnis a cependant fait savoir qu’il a toujours pris le soin de bien expliquer, en tant qu’un professeur de danse, à ses apprenants tous les aspects de la danse folklorique haïtienne. 

« Je les transmets à chaque fois ce qu’il y a dans la danse dans toute son intégralité. Je les  explique toujours pourquoi danser de telle manière et de s’habiller de telle façon à chaque rythme pour représenter la danse traditionnelle haitienne », explique le directeur, qui reconnaît que chaque couleur de mouchoir représente un esprit pour les adeptes du vodou. 

Vidéo d’une chorégraphie de HTD du rythme Yanvalou
Des danseuses de HTD en tenue de Danse Rabordaille (Rara)

Du haut de ses 30 ans d’existence, l’association Haïti Tchaka Danse a déjà participé à la formation de plusieurs générations de danseurs et danseuses dans le pays. « La danse n’est pas un loisir, mais plutôt un sport et un métier, avec qui on peut gagner sa vie », conclut-il. 

Parmi les rythmes de la danse folklorique haïtienne les plus présents dans la création artistique ou dans la présentation chorégraphique, on peut retenir:  mayi, Dahomey (fla-vodou, zepòl), Ibo,  pas Rigòl, Congo franc, congo Paillette, Nago, Coumbite,  Rabordaille (Rara), Afro, Araignée, Afranchi, kòy, Yanvalou, Petro (kita, Boumba, kòd  kout, makoumba…), Banda, Mascaron, Rougòl, afrika appelé également Indien.

Une vidéo des danseurs-es de HTD exhibant le rythme Combite

Le mot folklore est d’origine anglais.  C’est un mot composé de deux termes saxons : folk «  peuple » et lore « savoir, connaissance, science ». Le folklore désigne et englobe les croyances, les traditions, les rites et les coutumes locales traditionnelles à un peuple ou à une culture ce qui comprend les récits ( les fables, par exemple), l’artisanat, la musique et les danses. La danse, à son tour, est l’action de danser, c’est-à-dire, de faire des mouvements tout en suivant le rythme de la musique.

Des danseurs-es de HTD exhibant le rythme Congo

Miracson Mondesir

Mondesirmiracson1998@gmail.com 

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.