Haïti-Insécurité: Des écoles à Fontamara victimes des affrontements des gangs armés
À quelques jours de l’ouverture de l’année académique 2022-2023, des directeurs d’école de Fontamara expriment leurs préoccupations en raison du climat d’insécurité qui prévaut dans la zone. Cette situation pèse lourdement sur le fonctionnement des institutions scolaires.
Depuis quelque temps, les gangs armés de Tibwa, Grand-ravine et de Village de Dieu s’affrontent pour avoir le monopole de la zone.
Ces bandes rivales tentent d’imposer leur loi en procédant à des enlèvements, ou en ranconnant des gens, des églises et même des établissements scolaires.
Cette situation oblige des personnes à quitter la zone. Celles qui n’ont pas de moyen se sont contraintes de respecter les ordres des chefs de gangs, pour pouvoir rester dans la zone.
« Ils nous disent, soit que nous acceptons de payer cette somme qui est environ de 80 000 gourdes, sinon nous restons avec la porte fermée », confie une Directrice d’école qui sollicite le concours de la police.
« Ils nous ont demandé 10 000 gourdes chaque mois », affirme un autre responsable d’école, qui assiste impuissamment à la réduction de l’effectif de ses élèves, depuis l’éclatement des conflits entre les gangs (1er juin 2021).
En raison de l’insécurité qui règne dans la troisième circonscription de Port-au-Prince, les écoles de Fontamara fonctionnent avec des effectifs totalement réduits, soit une dizaine d’élèves par classe.
Les parents, eux-mêmes, vivent avec la peur au ventre à cause des individus malintentionnés qui contrôlent la zone depuis environ 13 mois.
Les bandits ont pris le contrôle de l’entrée Sud du pays, et paralysent du coup 4 autres départements géographiques du pays comme le sud, le sud-est, les Nippes et la Grand’Anse.
« Jusqu’à quand l’insécurité va cesser dans le pays ? », se demande une professeure qui pense que la complicité des autorités, hypothèque même l’avenir du pays.
Les gangs armés de la zone poussent les directeurs d’écoles à l’excès, pour résister face aux gangs rivaux, ils exigent de fortes sommes pour acheter des munitions.
Un directeur d’école a dû fuir la zone suite à une somme exorbitante réclamée par des bandits armés.
« Je n’ai pas d’autres alternatives que de laisser la zone, je ne travaille pas pour les gangs ».
Au niveau de Fontamara 29, il y a que deux écoles qui gardent leurs portes ouvertes depuis après l’affrontement entre les gangs armés de Martissant, l’école Nationale Carius l’Hérisson et une autre école privée de la zone.
« Nous ne pouvons pas éduquer nos enfants dans une telle situation, nos enfants apprennent de nous, il nous faut tracer un bon chemin pour eux » , déclare l’un des directeurs qui ont déjà quitté la zone de Fontamara 29.
Roubens VIL
Impulse WebMedias
