Haïti-Justice: Quand la justice est plaidée coupable…
Elle est incapable de rendre justice à un bâtonnier de l’ordre des avocats, un président de la République, des journalistes et toutes les autres personnes qui, ces dernières années, sont victimes d’un système mafieux et corrompu à la solde des bandits qui s’étaient illégalement devenus légaux après les élections frauduleuses de 2010. Dès lors, dans des négociations avec le procureur qui est, bien entendu, réprésenté par les oligarques, la justice haïtienne n’a pas choisi de plaider non-coupable.
L’état de droit ou l’exercice démocratique est irréconciliable avec l’impunité. « Lorsqu’un crime de droit international est commis, la justice voudrait que les coupables soient condamnés et les victimes indemnisées. » Pourtant, dans l’Haïti dirigée par des bandits légaux « il arrive que les bourreaux ne soient pas inquiétés et que les plaintes des victimes restent lettre morte: c’est ce qu’on appelle l’impunité. »
Lorsque règne l’impunité, les bourreaux sont de plus en plus arrogants. Ils pensent qu’ils sont capables de tout faire. Comme ils ne sont pas punis pour leurs actes criminels, certains sont en effet, non seulement libres de recommencer, mais dans de nombreux cas, ils rêvent aussi de briguer ou de continuer à convoiter des postes électifs. Pendant que d’autres interprètent « cette permissivité comme un encouragement à commettre davantage de violations. » Ainsi, « l’impunité érode les droits humains et la justice dans leur ensemble. Elle maintient un climat délétère dans lequel aucune paix durable ne peut s’épanouir, » surtout avec des bandits au pouvoir.
Quand la justice est plaidée coupable, elle est incapable, presque deux ans après l’assassinat d’un bâtonnier de l’ordre des avocats de se situer dans le dossier. Ainsi, tout en se faisant complice des coupables, elle refuse de rendre justice à la “justice personnifiée”.
Comme après l’assassinat du Bâtonnier à quelques mètres de la résidence privée du président de la République, rien n’avait été fait pour mettre les criminels hors d’état de nuire, face à un système de justice démissionaire, dans un État en mauvais état, aux yeux et aux sus de tout le monde, on avait aussi assassiné le chef de l’État. Et, jusqu’à aujourd’hui, la justice refuse ou est encore incapable de trouver les vrais coupables.
On dit parfois, un coupable peut en cacher un autre. Ainsi, dans le cadre d’une enquête judiciaire si on aide à cacher les coupables, on est aussi coupable que les criminels.
Il est dit aussi qu’un procès équitable est l’unique moyen de rendre justice. Mais comment peut-on rendre justice à qui que ce soit, quand dans bien des cas, les magistrats ne sont pas indépendants.
Et quand la justice est incapable de rendre justice à la communauté, donc elle est plaidée coupable.
Dès lors, elle laisse aux citoyens de se faire justice eux-mêmes.
Mais ce qui est étonnant dans toutes cette histoire de culpabilité, presque personne ne dit rien. Ce qui était anormal avant, est devenu plus que normal aujourd’hui. “La pire forme d’asurdité est d‘accepter ce monde tel qu’il est aujourd’hui, et de ne pas lutter pour un monde comme il devait être”, écrivait Jacques Brel.
Ainsi, la justice, aux mains des bandits légaux, est aujourd’hui une machine d’injustice où il existe une sorte de primauté pour le mal, donc face à ce constat, il y a lieu de faire le plaidoyer pour une réforme judiciaire en bonne et due forme
Et si après, la justice continue d’être une machine d’injustice, il fallait, avec la dernière rigueur, la combattre et ceci même avec des mesures qui ne sont pas justes, de sorte qu’à l’avenir, elle s’arrête d’être injuste contre les plus justes citoyens.
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En somme, vu l’incapacité du système à trouver les coupables dans l’assassinat du bâtonnier, du président de la République, des journalistes et de toutes les autres victimes du pays, presque chaque mois, avec le changement des juges dans des dossiers aussi sensibles, le système apporte son lot de coups de théatre et de contradictions. N’en parlons des toutes dernières nouvelles à sensation ou des cadres de la Justice sont impliqués dans le traffic d’influence dans l’affaire des trafiquants d’armes dans la cité de Capois-La-Mort.
Chrétien, que votre coeur ne se trouble point. Même lorsque les frotteurs de trouble pourraient bien être des alliés d’une des institutions religieusement corrompues, continue de croire, au-delà de toute espérance, dans le livre d’Exode 14:14. Et vous verrez si vous n’êtes pas victime d’un complot criminel tramé par des groupes mafieux. Puisque cela fait longtemps depuis que le système judiciaire est sensé plaidé coupable de toutes les infractions criminelles.
Prof. Esau JEAN-BAPTISTE
Image Google pour illustration