À la Découverte

IWM-Rubrique : À la découverte de Luciana Jean-Louis, une leader et militante engagée dans sa communauté.

Entrepreneure, pâtissière de profession, militante féministe, cheffe d’organisation, Luciana Jean-Louis a plusieurs cordes à son arc. Elle dirige actuellement la laiterie “Lèt Agogo” et l’atelier de transformation de viande  “la Charcuterie de Vergeon”.

Madame Luciana Jean-Louis est le nom de cette grande dame très formée et compétente que nous avons eu l’honneur de mettre au devant de la scène à travers la rubrique ”À la Découverte” d’Impulse Web Medias (IWM), cette semaine. Célibataire, dans la trentaine, fille authentique de la localité de Cap Rouge, une section communale de Cayes-Jacmel. C’est elle qui  dirige la laiterie ”Lèt Agogo” et la Charcuterie de Vergeon. Deux grandes institutions très connues à l’échelle nationale et internationale.

Cette jeune paysanne, fière de son parcours jouit d’une très bonne réputation dans sa communauté.

IWM. À première vue vous êtes très influente dans la zone madame, parlez-nous de votre parcours

L.J-L.- En tant que militante féministe très engagée dans ma communauté, j’ai un très long parcours. Je suis la Coordonnatrice en agriculture de l’Òganizasyon Fanm Pwogresis Wo Kap Wouj (OFAPWOK) et responsable à la Federasyon Òganizasyon Seksyon Kominal Kapwouj (FOSKAP) et à la Kòdinasyon Kominal Komin Kay Jakmèl (KOKKA). A travers ces structures, nous réalisons des formations sur l’équité de genre, le leadership pluriel et la prévention pour plus d’une cinquantaine de personnes. Ses formations sur la technique agricole lui ont permis, parallèlement, de devenir membre et représentante de la Coordination Régionale des Organisations du Sud-Est (CROSE) dans ladite section.

Depuis 2007, je suis à la tête de ”Lèt Agogo”. Pour pouvoir m’intégrer à cette structure, j’étais dans une organisation de jeunes de Cap-Rouge dénommée Union des Jeunes pour le Développement de Cap-Rouge (UJDEC),  qui m’a envoyé dans ce concours et j’avais eu la chance de réussir. Je faisais un mois de formation à la laiterie de Bon Repos à Port-au-Prince ce qui m’a permis de retourner pour travailler dans ma communauté en tant que responsable de la transformation de la laiterie de Cap-Rouge.

Depuis 2003, j’ai intégré la Coordination Régionale des Organisations du Sud-Est (CROSE),  avec cette structure j’ai suivie beaucoup de formations et de conférences. Pour l’atelier de transformation de viande de Cap-Rouge qui est la Charcuterie, depuis 2013 avec Konbit Pou Ayiti (KPA), CROSE dont je suis membre active, m’avais facilitée OFAPWOK a bénéficié d’une formation sur la transformation de viande, ça a été tellement intéressante, KPA avait donné à CROSE des moyens pour construire l’atelier, ils ont donné des matériels et ils ont fait des recyclages pour eux.

À cause d’un manque de moyen économique, l’équipe n’arrivait pas à produire. En 2018, les membres de l’équipe allaient trouver un financement à l’Ambassade de France par le biais de l’organisme ”Fanm Deside”. Suite à cette formation, ils continuent à mettre quelques produits sur le marché à présent.

IWM.- Parlez-nous de la Charcuterie,  Madame Jean-Louis?

L.J-L.- Nous disposons d’une équipe pour la transformation des produits, nous réalisons des griots, sosis, bouden, pâte foie de porc, confit côte. Je dois vous dire que nous avons en perspective de transformer des viandes de Cabrit, réalisées des tasseaux de boeuf. Mais les moyens économiques nous font grandement défaut, surtout avec la situation du pays qui l’empêche d’aller écouler les produits dans la capitale comme avant. Elle nous parle de la stérilisation des bocales de l’emballage, ce qui a permis que la durée des produits s’estime à deux ans sans aucune défectuosité.

Nous avons fait la découverte de cette leader au cours d’une visite d’exécution réalisée récemment par l’équipe de l’émission ”Inter Action” à Cap-Rouge. Dès notre première prise de contact, l’espace est bien entretenu. Madame nous a accueilli avec un large sourire ravissant, d’une apparence imposante, sa tablette numérique en main, elle a laissé son bureau pour venir nous accompagner, avec beaucoup de modestie, elle ne se sentait pas fatiguée pour nous donner et redonner des détails, en gros faire l’historicité de la Charcuterie, au cours de notre visite. Durant les échanges, à l’entendre parler, elle a une très bonne diction, elle articule parfaitement bien, en un mot la native du capricorne nous a *épatée*, en conclusion elle a de l’art et de la manière de diriger.

IWM.- Votre parcours est tellement riche. Nous avons failli oublier de présenter votre carrière académique et professionnel aux lecteurs de ”À la Decouverte”.

L.J-L:  J’ai fait la première partie de mes études à ma terre natale à l’école Presbytérale Sainte Anne, la seconde partie au collège Frère des Graves à Mariani, et le secondaire au Lycée Guy Malary à Croix Des missions. Je suis Catholique de foi religieuse,  j’adore tellement l’art culinaire, je me suis dirigée à l’école ménagère professionnelle Saint Pierre de Jacmel. Ce qui m’a permis de graduer en tant que pâtissière depuis 2011.

Quel est Votre plat préféré, Madame Jean-Louis ?

Nous avons réalisé le reste de l’interview au téléphone grâce à la magie de la technologie. La  façon dont elle nous décrive à l’écrite ”… J’adore le poisson gros de sel, salade feuille, banane ou igname, riz national. Nous nous imaginons cette question a excité son appétit.

IWM.- En tant que féministe comment voyez-vous l’évolution des femmes dans la société haïtienne ?

L.J-L.- Après plusieurs formations, conférence que j’aie suivi j’ai enfin compris que les femmes ont une grande place de choix dans notre société. Elles doivent en jouir pleinement. Elles doivent évoluer malgré que certains n’ont pas ce privilège. J’estime que c’est important de se rassembler autour d’une même table pour voir ensemble  la problématique des femmes surtout celles de Cap-Rouge. Nous devons chasser la discrimination et arriver aussi à les sensibiliser autour d’une vision commune qu’est l’amélioration de leur condition de vie pour avancer ensemble.

IWM.- En tant que modèle vous êtes appelée à influencer d’autres jeunes. Vous avez un message?

Je demandes aux jeunes d’apprendre un métier et surtout d’intégrer les structures organisées afin de continuer la bataille pour qu’ils puissent avoir une vie meilleure sans discrimination.

 

 

Marcia MOÏSE

moisemarcha@gmail.com

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.