Haïti-Insécurité: Le RNDDH dresse le bilan définitif des récents carnages à la plaine du Cul-de-sac.
Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), dans son rapport de trente-trois (33) pages publié le lundi 27 juin 2022 sur les récents carnages perpétrés à la plaine du Cul-de-sac, a dressé le bilan définitif des affrontements entre gangs rivaux pour avoir le contrôle de divers territoires. En effet, lors de ces affrontements entre le gang armé des “400 Mawozo” et la base des “Chen Mechan” dans la plaine du Cul-de-sac, de nombreux corps sans vies ont été retrouvés. Plus de cents quatre-vingt onze (191 ) personnes ont été assassinées soit 107 hommes, 76 femmes, 6 filles et 2 garçons.
Parmi les 191 personnes assassinées, l’organisation de défense des droits humains a pu dénombrer des femmes, qui ont été violées avant d’être exécutées, sans compter des maisons et véhicules partis en fumée. Le rapport dresse un triste tableau des récents évènements. Du 24 avril au 6 mai 2022, à la Croix-des-Missions, les hommes de 400 Mawozo ont frappé avec force la plaine du Cul-de-sac, devenue théâtre d’un affrontement sanglant, entre jeux d’influences et extension de territoire, entre autres affrontements entre groupes armés, des innocents périssent et les esprits ruminent les scènes teintées de cris de désespoir, de sangs coulant sans but.
En effet, ces affrontements ont été sans nul doute sans pitié, les nombres de personnes déplacées sous le poids de ces violences étaient considérables y compris le nombre de morts. « Au cours des affrontements violents qui s’en sont suivis, 191 personnes ont été assassinées soit 107 hommes, 76 femmes, 6 filles et 2 garçons» peut-on lire dans ce rapport minitieux qui détaille les évènements dans leur ordre chronologique.
« Au moins 18 femmes ont été violées. 17 d’entre elles ont été exécutées par la suite » ont précisé le RNDDH, qui a notamment recensé plus de 81 maisons et 57 véhicules incendiés.
La cruauté était tellement à son apogée que des parents ont vu leurs enfants assassinés sous leurs yeux et que d’autres ont été exécutés en présence de leurs enfants, a précisé les défenseurs. «Parmi les personnes tuées, 48 ont été présentées au RNDDH comme étant des membres ou des proches de l’un des gangs armés qui s’affrontaient » ont-ils souligné. Une situation qui montre que certaines familles ont été la cible de cette violence amère sans la volonté d’épargner.
Assassinat, viol, encendie, la plaine du Cul-de-sac a été un véritable théâtre de guerre, les habitants de la zone ont dû fuir leur maison sous les pressions de coups de feu, la plupart d’entre eux se sont refugiés sur la place publique de Clercine.
Notons qu’au cours de ces affrontements entre les deux gangs rivaux, la Police Nationale d’Haïti (PNH) avait mené des opérations pour sécuriser la zone et a dit avoir appréhendé plusieurs individus impliqués dans le carnage. Toutefois, Les défenseurs des droits humains soulignent dans leur rapport le retard des autorités judiciaires qui jusque-là n’ont pas fourni des informations précises sur les actions qu’elles ont été entreprises à l’encontre des chefs de gangs armés très connus, responsables de ce carnage.
Notons aussi que le RNDDH plaide dans son rapport dans la section des recommendations, la nécessité de fournir un accompagnement financier, médical et psychologique aux survivants-tes du carnage de la Plaine du Cul-de-Sac. Et notamment des recommendations d’enquête faites à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), et de se pencher sur les distributeurs d’armes et de munitions aux bandits armés qui gagnent de plus en plus de terrains, «remettre en place les brigades anti-contrebande en vue de freiner l’entrée sur le territoire national, des armes et munitions illégales» a écrit le RNDDH.
Guerby JEAN
