Haïti-Société: Jeune d’aujourd’hui, responsable de demain de Marie Dieula JEAN LOUIS
Toute enfance, étant une étape indispensable de la vie de tout un chacun, ne devrait être écourtée pour quelques raisons que se soient. Ce qui signifie qu’avant d’être parents, il faut toute une préparation.
Parce que, si les jeunes n’ont pas eu une enfance bien heureuse, condition sine qua non de tout succès, ils/elles ne pourront franchir correctement l’étape suivante. ll n’en demeure pas moindre pour l’adolescence, car les différentes étapes de la vie sont graduelles, complémentaires et interdépendantes. Elles s’enchaînent indubitablement.
Cependant, quand la transition n’est pas convenablement assurée, il y a une contraction de l’adolescence et de l’adulte chez la même personne. Elle porte le nom de l’adulescence qui est une pathologie.
La réussite de la jeunesse pleinement épanouie implique des engagements parentaux à tous les niveaux et un encadrement particulier à l’école. Cet accompagnement réclame des actions bien coordonnées aux fins de résultats probants parce que la vie, en plus d’être importante est sacrée. Comment faire pour la rendre équilibrée et résiliente?.
L’ éducation des jeunes est une affaire très sérieuse pour les parents, pour la société haïtienne et pourquoi pas pour le monde. De ce fait, elle interpelle tout un chacun mais spécifiquement ceux et celles qui en ont le monopole, à savoir les parents, les enseignants et enseignantes, les Responsables étatiques, tous ceux et toutes celles qui en ont une redevance quelconque envers les jeunes.
Comment pouvons-nous identifier qu’un/une jeune est bien éduqué-e ou pas?
Un arbre ne peut être reconnu qu’à ses fruits. Il en est de même pour les jeunes dont les comportements affichés permettront de les classer dans le rang de ceux et celles qui sont bien éduqués/es ou pas.Les jeunes ne peuvent pas afficher ce qu’ils/elles n’ont pas appris.
Bien que certaines valeurs soient universelles, la culture a aussi son mot à dire parce que ce qui est admissible dans telle culture peut être perçu différemment dans une autre culture.
Une éducation adaptée doit accepter les jeunes tels/telles qu’ils/elles sont d’abord tout en leur proposant de nouveaux modèles adaptés à leur réalité aux fins d’une transformation positive via des renforcements négatifs.
Réalité qui doit tenir compte nécessairement de leur rythme de développement, leur prédominance académique, leurs conditions socio-économiques et leur style d’apprentissage.
Cette pédagogie réflexive et agissante, ne favorise-t-elle leur autonomie ?
Le développement de leur autonomie procède d’une communications indispensable entre leurs parents, leurs enseignants/enseignantes, leurs camarades de classe et eux/elles-mêmes, etc.
La création et l’établissement d’un climat de confiance à la maison et à l’école sont à l’autonomie ce que le coeur est à la vie.
Les jeunes apprennent à se débrouiller tous seuls, toutes seules dans la vie quand leurs parents leur permettent de prendre des risques qui ne dépassent pas leur degré de maturation physique et psychologique.
À l’école, particulièrement en salle de classe, l’enseignant/l’enseignante n’a pas le droit d’envoyer tout le temps les mêmes élèves au tableau ; faire lire tout le temps les mêmes élèves, confier les tâches extrascolaires et parascolaires aux mêmes élèves, et traiter les autres comme des ratés/es, les étiqueter négativement par rapport à leur morphologie humaine, et leurs conditions socio-économiques, etc .
Il leur faut des activités scolaires présentant un défi et réclamant un haut degré d’engagement, de responsabilités et de persistance. Sinon, ils/elles se laisseront mener et influencer. Ils/elles doivent être autonomes en pensée et en action.
Toutefois, cette autonomie ne dispense pas les apprenants/apprenantes de la mission de contrôle de leurs Responsables à tous les niveaux.
L’élaboration, l”appropriation, l’intériorisation et l’application rigoureuse des principes de vie ne font-elle pas de ces sujets des valeurs sûres ?
Marie Dieula JEAN LOUIS,
Professeure/Psychologue/