IWM: À la découverte de Rémy TELFILS, l’homme «Café Lux», un ancien de l’Institution du Bon Pasteur (IBP)
Il est originaire de la commune de Cayes Jacmel. Marié, à peine dans la trentaine, deuxième d’une famille de trois enfants. Fils d’un agent agricole et d’une cultivatrice. Il a remporté le concours de Digicel Entrepreneur du grand Sud en 2016, ce qui a augmenté son aura national. Ce jeune éleveur a aussi représenté Haïti en Allemagne à la grande foire du Salon international du tourisme / Internationale Tourismus Börse (ITB) à Berlin (Angleterre) en 2018.
C’est ce prototype de leader que l’agence de presse en ligne Impulse Web Medias (IWM) vous invite à découvrir cette semaine.
Le jeune entrepreneur Rémy TELFILS est PDG de « Café Lux ». M. TELFILS a fait ses études primaires à l’école Ebenezer et secondaires à l’école Catholique l’ lnstitut Bon Pasteur. Après ses études classiques, il a laissé le département du sud’est pour se rendre dans la capitale pour entamer une étude en Agronomie à l’université G.O.C.
De retour dans sa ville natale, fraîchement meublé de connaissance, le jeune Ingénieur-Agronome s’est lancé dans l’entrepreneuriat. Il a fondé son entreprise ‹‹CAFÉ LUX», le 1er mai 2013, date coïncidant avec la fête de l’agriculture et du travail où il a lancé officiellement le produit sur le marché.
IWM.- Dites-nous, d’où vient ce nom «Café Lux» M.Telfils ?
R.T.- Comme le produit c’est du café je le conserve. Jacmel étant la première ville électrifiée dans la Caraïbe et à l’école j’aimais le Latin, j’ajoute ‹‹Lux›› qui signifie lumière. Et ça donne ‹‹CAFE LUX››.
La culture du Café est une tradition chez les TELFILS et l’économie de la famille dépendait entièrement du café. En 2013, la famille de Rémy TELFILS a mis à sa disposition près d’un hectare de terres. Un terrain sur lequel l’ancien vulgarisateur de la Fédération des Associations Caféières Natives (FACN) a cultivé des caféiers pour alimenter ‹‹CAFE LUX››.
L’institution s’apprête à célébrer bientôt sa première décennie. Elle a pour mission de transformer et de commercialiser le café. Ce produit surnommé “l’or noir d’Haïti”. Parallèlement, elle vise à créer de nouvelles débouchées aux agriculteurs locaux afin de produire indubitablement le meilleur café de la région a avoué son PDG.
« Mon plus grand rêve c’est d’avoir une entreprise nationalement reconnue. C’est-à-dire avoir une reconnaissance nationale, nous travaillons sérieusement là-dessus », renchérit-il.
Cependant, comme toutes autres entreprises, CAFÉ LUX fait face à des contraintes. L’accès aux réseaux routiers, problème de transport et l’accès aux crédits (Start-up) ce sont entre autres les difficultés rencontrées. Cela a engendré un manque de croissance de l’entreprise selon M. TELFILS.
Dans sa famille, Rémy TELFILS est le quatrième de sa génération à pouvoir exploiter ce produit. Toutefois le caractère social et l’originalité de l’entreprise, les supports inconditionnels de son entourage et le conseil administratif de son institution qu’il dirige ont encore renforcé son engagement. En ce sens, il a de nouvelles perspectives celles d’accroître sa production en investissant dans les nouvelles technologies pour un meilleur rendement.
«.Nous disposons environ 30 employés à temps plein et 180 à temps partiel à travers nos 14 associations de planteurs » s’est réjoui le Président Directeur Général de ’’CAFÉ LUX’’.
Il est à rappeler que la production de café a une importance capitale pour l’économie haïtienne. Il a également une portée historique puisque qu’à partir du dernier tiers du XVIIIe siècle, les français ont implanté les premiers caféiers sur l’île. Alors une colonie française connue sous le nom de Saint-Domingue.
Le café est rapidement devenu la principale culture d’Haïti après le sucre. Ensuite, le café vient juste après la culture de la mangue et celle de cacao en termes de valeur des exportations.
Cependant, cette culture est presqu’en voie de disparition suite aux deux fléaux qui ont attaqué les caféières du pays. Cela a occasionné la mise en danger de l’arabica typica. Dans les années 1980, l’insecte ravageur dénommé scolyte a sévèrement dévasté les cultures. Puis, une autre maladie appelée la rouille orangée a détruit les 80% de café restant en Haïti en 2012, rapporte Ayibopost dans un article publié en août 2020.
Marcia MOÏSE
moisemarcha@gmail.com