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Haïti/Économie: Le salaire minimum fixé en conseil des ministres soulève la colère du secteur syndical qui annonce 3 journées de manifestation 

Le coordonnateur général de la Coordination Nationale des Ouvriers Haïtiens (CNOHA), Dominique St Eloi, se montre insatisfait de la publication du salaire minimum fixé par le gouvernement haïtien en conseil des ministres, le dimanche 20 février. Lors d’ une interview exclusive accordée à Impulse Web Medias (IWM), il a critiqué le gouvernement haïtien d’être en complicité avec le secteur patronat.

En ce sens, il a annoncé  trois (3) journées de manifestation, les mercredi 23, jeudi 24 et vendredi 25 février 2022 à Port-au-Prince et dans le département du Nord-est en vue de continuer  à exiger les 1500 Gourdes de salaire minimum en faveur des ouvriers de la sous-traitance.

«  Il était convenu que 250 gourdes soient ajouter au salaire minimum des ouvriers de la sous-traitance après une rencontre avec le gouvernement vendredi dernier, il a décidé autrement après avoir rencontré le secteur patronat. De notre côté, nous restons attachés à nos principales revendications, 1500 gourdes comme salaire minimum et un accompagnement social pour les ouvriers » a fait savoir le syndicaliste Dominique St Éloi de la CNOHA.

Il exige une rencontre pour savoir quels seraient les accompagnements du gouvernement et du patronat pour les ouvriers en matière de santé, d’hébergement, de restauration et de transport entre autres.

Selon Dominique St Éloi, chaque ouvrier dépense par jour plus de 500 gourdes pour se nourrir. Dans leur misérable salaire,  environ 15% taxes sont prélevées sur les ouvriers, 6% ONA, 3% OFATMA, 3 % IRI, 3% FDI, 1% CAS.

«  Les patrons bénéficient depuis en 2017 un profit exorbitant sur le taux du dollar américain. Ils ont des franchises douanières » a-t-il dénoncé, mais refusent d’ajuster le salaire minimum des ouvriers malgré l’augmentation flagrante du taux d’inflation.

Cependant, après délibération en conseil des ministres, le dimanche 20 février 2022, le gouvernement a informé la population dans une circulaire qu’ à partir du  lundi 21 février 2022, le salaire minimum de référence pour le segment A est fixé à 770 gourdes par journée de 8 heures de travail dans la production privée d’électricité ; les institutions financières (banques, maisons de transfert, sociétés d’assurance) ; les télécommunications ; le commerce import-export ; supermarchés ; les bijouteries ; les galeries d’art ; les magasins de meubles, de mobilier et d’appareils électroménagers ; le cabinet de médecins, les polycliniques, les hôtels 4 hibiscus. Le salaire minimum de ce segment est passé de 550 à 770 gourdes. 

Pour le Segment B, le salaire minimum est passé de 440 à 615 gourdes par journée de 8 heures de travail dans les secteurs : bâtiments et travaux publics (BTP) ; entreprises de location de camions et d’engins lourds ; entreprises de location de matériaux de construction ; entreprises de transport de matériaux de construction ; quincailleries ; autres institutions financières (coopératives, caisses populaires…, hôtel 3 hibiscus, industries manufacturières tournées vers le marché local.

Pour le Segment C, le salaire minimum est passé de 385 à 540 gourdes par journée de 8 heures de travail dans les : Restaurants ; agriculture, sylviculture, élevage et pêche ; industrie de transformation de produits agricoles ; commerce de détails, sauf supermarchés, bijouteries, magasins de produis cosmétiques et de vêtements.

Pour le Segment E, le salaire minimum est passé de 250 à 350 Gourdes par journée de 8 heures de travail, comme personnel de service à domicile (gens de maison). Soit une augmentation de 100 gourdes.

Pour le Segment F, le salaire minimum est fixé à 685 gourdes par journée de 8 heures de travail dans les industries d’assemblage tournée vers l’exportation et autres industries manufacturières tournées vers l’exportation. Le salaire minimum est passé de 500 à 685 gourdes pour les ouvriers de la sous-traitance.

Pour le Segment G, le salaire minimum est fixé à 615 gourdes par journée de 8 heures de travail dans les agences de sécurité privée et les entreprises de distribution de produits pétroliers. En ce concerne les agents de sécurité, ils sont passés de 440 gourdes à 615 gourdes.

On constate également dans le segment H, le salaire minimum est fixé à 615 gourdes par journée de 8 heures de travail dans les écoles professionnelles privées et les institutions privées de santé employant plus de 10 personnes et qui offrent des services d’hospitalisation. Alors que le salaire minimum de ce segment était de 440 gourdes.

Rappelons que les syndicalistes ont donné un ultimatum au gouvernement haïtien pour réagir à leur demande qui n’est autre que 1500 gourdes pour  les ouvriers/ouvrières  du secteur de la sous-traitance.

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.