Femme et Radio”, LIHFER offre un panel de femmes journalistes
La Ligue Haïtienne des Femmes pour le Renouveau (LIHFER) a organisé ce lundi 14 février une conférence-débat à l’occasion de la journée mondiale de la Radio célébrée chaque 13 février.
Cette activité a été constituée d’un panel de femmes journalistes qui ont intervenu autour du thème “ Femme et Radio”. Des sous-thèmes ont été abordés sur “l’inégalité et méfiance, deux obstacles majeurs à l’épanouissement des femmes journalistes Haïtiennes et Égalité entre homme et femme pour établir une confiance certaine”.
Cet atelier a offert l’occasion aux intervenantes de partager leurs expériences en tant que femmes journalistes. Intervenant à cette table ronde, la coordonnatrice générale de LIHFER, Pédrica St Jean croit qu’il est nécessaire de mettre le projecteur sur des femmes journalistes. Elles sont nombreuses à travailler dans les médias mais souvent mises à l’écart dans des postes hiérarchiques à la radio.
“Les femmes à la radio doivent inspirer confiance et doivent briller et honorer. Nous voulons attirer également l’attention des patrons de médias sur la valorisation des femmes qui travaillent dans les médias notamment à la Radio”, soutient madame St Jean. Dans cette même veine, elle a fait remarquer que ce n’est pas seulement les femmes journalistes qui font face à des difficultés quotidiennes mais ce sont toutes les femmes en général.
La porte-parole de LIHFER, Fabiola Dieudonné, qui intervenait à ces assises, a fait l’historicité de la radio en Haïti et l’intégration des femmes journalistes à la Radio. Elle a énuméré les différents obstacles confrontés quotidiennement par les femmes journalistes. Elle a cité entre autres, la question de salaire, Inégalité, agressions et harcèlement sexuels qui sont très criantes dans les médias.
L’intégration de la femme n’a pas toujours été chose facile dans la sphère médiatique, reconnaît la porte-parole. Toutefois elle estime que les femmes journalistes dans les médias sont considérables. Elles sont compétentes mais peu d’entre elles occupent des postes de direction ou de décision. Madame Dieudonné encourage les femmes journalistes à ne pas baisser les bras car, selon elle le meilleur est à venir.
Le panel a été composé de deux générations différentes de femmes journalistes (entre 1990 et 2000). Marie Raphaëlle Pierre, directrice de l’information à radio Ibo a démontré que des efforts sont consentis concernant l’intégration des femmes journalistes dans les médias.
Cependant, elle dit avoir constaté qu’aucune avancée n’est enregistrée en ce qui concerne les postes de décision dans les médias. Pour appuyer ses dires, Madame Pierre se réfère à un rapport de l’organisation non gouvernementale, Panos Caraïbes réalisé sur la place de la femme dans les médias en 2016. En ce sens, elle encourage les femmes journalistes à se former davantage et créer toujours un couloir pour apprendre autres choses que le journalisme.
Pour sa part, Anicile Maître qui travaille actuellement pour Magic9 arrive à concilier le journalisme et la médecine en tant qu’infirmière. Ses témoignages prouvent qu’elle a eu l’opportunité de s’intégrer facilement à la Radio. Soutenue par des journalistes masculins, l’infirmière croit que les femmes journalistes doivent les imposer et tailler une place dans la sphère médiatique. Pour y arriver, elles doivent s’adonner à la formation et ne doivent pas se donner de limite.
De reporter, coordonnatrice générale à Directrice Générale de la Radio Zénith, Lunie Joseph a été invitée à partager ses expériences professionnelles. Madame Joseph, avec un ton triste, a retracé son parcours et ses expériences dans la Radio. Elle révèle qu’elle a eu un parcours difficile depuis 2013. Toutefois, elle a tenu bon jusqu’à remonter la pente pour arriver à tailler cette place qu’elle occupe dans la société.
Comme les deux autres consœurs intervenantes, Lunie Joseph a priorisé la formation. Parallèlement au journalisme, elle a consenti d’énormes sacrifices pour se consacrer à d’autres études. En conséquence, elle est actuellement mémorante en Diplomatie et relations internationales à CEDI. Pour Lunie Joseph, les femmes journalistes doivent se dépasser et ne doivent pas s’attacher uniquement aux médias. Elles peuvent devenir une personnalité importante dans la société à côté du journalisme.
Des témoignages les uns plus vivants que les autres, d’autres journalistes assistantes ont pu se défouler. Elles ont raconté les différents obstacles rencontrés sur leur parcours de femmes journalistes à l’intérieur des médias et en dehors de ces derniers. Le débat a été très enrichissant et agité. Les journalistes ont tout dévoilé.
Toutefois, plus d’un se demandent quand est-ce que la gente féminine évoluant dans le secteur médiatique haïtien sera valorisée et appréciée à sa juste valeur puisqu’on reconnaît bien leur capacité et leur travail est irréprochable.