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Comment le Sud peut tirer profit de la situation catastrophique de Martissant?

‘’Si les citoyens du Sud et les hommes d’affaires ne se soulèvent pas pour tirer profit de la situation qui prévaut à Martissant, prendre le contrôle économique du département et le rendre autonome, c’est qu’ils ne sont pas des hommes’’.

La situation qui existe à Martissant depuis deux ans a frappé de plein fouet le secteur commercial du sud d’Haïti. Les commerçants sont contraint à négocier avec les bandits pour garder leurs magasins en vie, car traverser ce quartier avec des marchandises n’est pas donné à tout le monde.

Non seulement ils sont à la merci des hommes forts de Martissant, mais l’impact de leurs actions sur les prix des biens et services dépendent des frais qu’ils réclament. De ce fait, les gens du Sud font face à une variation quotidienne des prix à la hausse alors que leur pouvoir d’achat diminue quotidiennement.

L’autre aspect de la question et qui est encore plus grave c’est que les grands hommes d’affaires ont suffisamment de dollars américains pour monnayer ces malfrats. Alors que les “Madan Sara” n’ont pas les moyens de verser les sommes réclamées pour acheminer leurs produits vers la capitale. Fort de cela, une interrogation s’impose : comment font ces familles pour subvenir à leur besoin ?

Le département dispose suffisamment de ressources pour être autonome. La nature nous a légué des sites qui se révèlent très avantageux. Néanmoins, les dirigeants économiques et politiques doivent trouver une stratégie pour les rationaliser et en tirer profit. Pour y arriver, quatre projets d’envergures peuvent être étudiés.

Un port qui établirait une bonne coordination entre les transports maritimes et terrestres afin d’abaisser les prix de revient. Ce qui va fournir un avantage comparatif pour les entreprises, notamment pour celles du secteur de la transformation. Cela facilitera aussi un meilleur accès aux intrants et une distribution adéquate des marchandises produites vers les marchés internationaux. D’avantages entreprises vont être créées ainsi que des emplois.

À noter que le transport par bateau émet quatre fois moins de Gaz à Effet de Serre (GES) que le transport par train et jusqu’à neuf fois moins de GES que le transport par camion. Une telle stratégie favoriserait à la fois le développement économique et la réduction des GES. Ce qui représenterait un coup de pouce capital pour l’environnement. En exploitant le potentiel des sites industriels portuaires, le Sud pourrait améliorer sa balance commerciale et aura davantage de poids dans l’économie nationale.

Transformer les infrastructures d’aviation de l’aérogare en un aéroport international. Pas besoin d’aller loin pour comprendre les bienfaits d’une telle action. La diaspora du Sud aura moins de contrainte à se rendre en Haïti, moins de risques pour les touristes de se faire kidnapper. Des sites tels que Saut-Mathurine, le jardin botanique des Cayes, les 500 marches Médaille Miraculeuse des Côteaux, la grotte Marie-Jeanne de Port-à-Piment, la plage de Gelée des Cayes et la plage de Pointe-Sable de Port-Salut auront des milliers de visiteurs au quotidien. La porte sera grande ouverte aux nouveaux investisseurs nationaux et internationaux. Pus de dollars américains seront disponibles sur le marché, beaucoup d’emplois seront créés et l’on assistera à une amélioration du niveau de vie de la population.

Entreprendre des démarches pour la création d’une douane dans l’une des villes du département du sud ou du grand sud. Ce qui aura un impact sur la compétitivité, une augmentation des recettes qui est un élément nécessaire pour que l’Etat puisse asseoir son autorité et développer le département. La douane peut également contribuer à la compétitivité économique à travers la protection de la société. Protection qu’elle assure en empêchant les échanges transfrontaliers de produits dangereux ou peu sûrs et l’interdiction du mouvement des marchandises illicites, comme les stupéfiants et les marchandises contrefaites.

L’autre action importante est de doter le Sud d’un terminal pétrolier devant approvisionner les stations de distribution de produits pétroliers dans le département. On fera face à un moindre risque de rupture de stock ce qui, habituellement, entrave l’ensemble des activités économiques. Les compagnies pétrolières et leurs clients ne seront plus pénalisés comme c’est le cas lors du blocage du terminal de Martissant par les gangs. L’électricité d’Haïti aura moins de souci pour alimenter les centrales du département.

Si les hommes d’affaires et politiques du sud ont à cœur le progrès du département et du pays, ils devraient se battre pour la réalisation de ces projets.

Voici les raisons pour lesquelles nous devrions manifester chers-ères concitoyens – nes, car l’heure est venue pour divorcer avec la logique de manifester pour des candidats qui n’ont aucun projet viable pour amener le Sud à l’ère du 21e siècle.

 

Darneley GAZEMAR

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.