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La BRH face à la hausse mondiale prévisible des prix en 2022.

Plusieurs pays, allant des pays développés aux pays en voie de développement partent en guerre contre l’inflation en ce début d’année 2022. En effet si la pandémie n’a pas frappé tous les pays de façon égale, mais l’inflation, qui en est une des conséquences, s’est répandue dans le monde. Ainsi le combat pour contrôler la hausse des prix s’accentue et plusieurs spécialistes estiment que la lutte sera difficile. Si en 2020 et 2021 les sujets tels que le Coronavirus et les vaccins dominaient l’actualité, alors en 2022 la forte hausse des prix pourrait devenir le sujet politique numéro un, d’autant que les salaires ne suivent pas.

La banque d’Angleterre (BoE) est la première banque centrale du G7 a relevé ses taux depuis le début du Coronavirus. En effet, la BoE a relevé son taux directeur à 0.25% et laisse la porte ouverte à d’autres hausses pour contrer une inflation britannique au plus haut en dix ans. Aux Etats-Unis, l’inflation atteint 7 % et c’est une première aux Etats-Unis en quarante ans soit depuis 1982, selon l’indice des prix à la consommation (CPI) publié le mercredi 12 janvier 2022 par le département du Travail. La Fed prévoit au moins trois hausses du taux d’intérêt en 2022, ce qui fera passer son taux directeur de 0,25 % actuellement à 1,00 % à la fin de 2022. En 2021, en plus du Royaume-Uni et de la Norvège, des hausses du taux directeur ont été annoncées en Corée du Sud, en Nouvelle-Zélande et au Mexique. Le Brésil, dont l’économie est en pleine déroute, a décrété pas moins de sept hausses de taux au cours de l’année, ce qui a fait passer le taux directeur de 2 % en janvier à 9,25 % en décembre

Le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem en entretien au Financial Post a déclaré que ”nous ne sommes pas confortables avec le niveau de l’inflation actuelle”. Il a indiqué que la banque fera le point à la fin de janvier sur sa décision concernant le taux directeur.

Il faut se poser la question pourquoi dans tous les pays le taux directeur est autant ciblé?

C’est juste parce que l’un des mandats des banques centrales est de favoriser la prospérité économique de la population. Le fait de cibler l’inflation permet de garder l’augmentation des prix à un niveau bas, stable et prévisible, une chose indispensable à la bonne marche de l’économie. Qu’en est-il de notre chère Haïti ? Y-a-il vraiment une politique monétaire qui peut avoir un impact sur le taux d’inflation ? Quand est-ce que la banque centrale va pouvoir prendre des mesures concrètes pour freiner la hausse continuelle des prix ?

L’un des éléments qui peut avoir un impact sur le taux d’inflation, c’est lorsque la demande est plus forte que l’offre. Quand on sait qu’en Haïti la production nationale est au plus bas depuis quelques années, une grande porte est pouverte pour faciliter l’inflation. Ce qui est grave pour notre économie, c’est que contrairement aux autres pays, la hausse des prix observée en Haïti est plus la conséquence deux autres problèmes plus épineux, beaucoup plus dangereux même que le coronavirus, qui sont la crise politique et l’insécurité. Or en 2022, il se peut que la hausse des prix causée par l’effet du coronavirus au niveau international se répercute davantage sur l’économie haïtienne. Un autre coup dure pour le pays rendu très pauvre à cause de l’irresponsabilité des dirigeants.

On va même importer l’inflation car le fait même que notre économie dépend de l’importation alors l’augmentation des prix au niveau international va avoir un impact direct sur les prix des produits en Haïti. Plus la peine d’attirer l’attention à des responsables de la banque de la République d’Haïti que la valeur de la monnaie nationale va chuter d’avantage et que le pouvoir d’achat des consommateurs va diminuer de façon considérable.

Il semble juste de clarifier ce point: peut-on prouver de façon scientifique l’impact de la circulaire 114-1 en application depuis août 2020 sur le niveau de vie des plus faibles versus l’augmentation du profit sur change réalisé par les banques?

Ne serait-il pas de bon ton d’annuler cette décision qui peut vraiment avoir un impact sur le coût de la vie de la classe défavorisée? Et si l’on estime raisonnable de garder cette décision, alors ne faut-il pas d’abord résoudre le problème en amont à savoir, se rassurer avec les autorités compétentes que tous les prix des biens et services sont affichés et payés en gourdes partout en Haïti?

Si non cette décision peut être qualifiée comme un crime contre les plus faibles. On ne saurait demander d’agir sur le taux directeur pour baisser le taux d’inflation, car ça n’aura aucun impact le fait que les banques du terroir sont des grands cambistes et qu’elles ne jouent pas pleinement leur rôle.

OUI, recevoir les transferts en dollars peut faire une grande différence. Les consommateurs n’auront pas à racheter le dollar pour payer leur loyer, pour payer les frais scolaires etc. Le fait de prendre le transfert en gourde se traduit par une perte de pouvoir d’achat massif pour ceux qui vivent des transferts de la diaspora et qui sont dans l’impossibilité d’ouvrir un compte en dollars américains et ça se traduit également par une diminution de revenus pour leurs fournisseurs de services qui en général sont des PME.

Alors, il importe de savoir si la responsabilité de la BRH est d’enrichir les plus riches ou d’appauvrir les plus pauvres les pauvres !

 

 

Darneley GAZEMAR

Expert en Finance internationale.

 

 

 

 

 

 

 

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.