Culture

Festival des idées : Quand résister n’est plus un choix

Dans le cadre de la première édition du festival des idées qui a pour but de faire la culture un pôle d’impulsion de la société dans une logique transformatrice, le professeur Eddy Lucien a fait une conférence sur le thème de résistance.

Le professeur Georges Eddy LUCIEN jetait sa pierre dans le débat en mettant en exergue la résistance des Cacos particulièrement l’attitude de Péralte face à l’occupation, la nécessité de résister, les limites des mobilisations populaires.

Tout d’abord, La guerre civile de 1861-1865 constitue un moment déterminant dans la montée de l’empire américain. Le nord des Etats-Unis était industrialisé et le sud des États-Unis esclavagiste. Ce dernier était considéré comme un obstacle à l’émergence du développement industriel. C’est pourquoi la guerre de Sécession constitue une pierre angulaire dans l’émergence du capitalisme américain. Elle facilitera la transmission du mode développement marchand à un mode développement industriel. Mais, face à une surproduction, les américains ont usé d’autres territoires afin de déverser ses produits et de rendre productifs leurs capitaux. C’est dans un souci d’étendre leurs pouvoirs hégémoniques, l’occupation américaine s’est déclenchée dans la caraïbe. Ainsi, les pays de la caraïbe seront mis sur la tutelle des américains. De ce fait, les turbulences politiques en Haïti ont favorisé l’occupation américaine, mais le patriotisme des certains hommes n’ont pas terni particulièrement le député de Léogane Cabèche Charlemagne Péralte, Benoît Batraville, Jean Price Mars etc….

Ensuite, le Professeur LUCIEN souligne que Charlemagne Péralte représentait une figure emblématique dans la lutte contre l’occupation américaine. Comme Mao Tsé Toung, Péralte identifiait l’ennemi et fait de la paysannerie un véritable allié dans la lutte contre l’occupation. Péralte use la guérilla comme stratégie de lutte. Cette méthode consiste à faire des attaques par surprise tout en fuyant l’ennemi sur le champ de combat. De ce fait, La lutte de Péralte a un intérêt bien particulier; C’est de laver l’affront de l’occupation parce qu’il comprenait que l’occupation du pays se fait dans une logique d’accumulation de capitaux. Cest pourquoi, après quelques années de la desoccupation, les américains, grâce à l’innovation technologique vont casser toutes les dynamismes de production de certains territoires puisqu’ils n’ont plus besoin ses espaces. Ainsi, nous assistons à la fermeture d’HASCO, SHADA etc. Depuis lors, c’est tout une politique de déstabilisation mise en œuvre par les occupants en vue de garder Haïti dans une situation moribonde. L’immigration massives des Haïtiens, le plan d’ajustement structurel de FMI ayant pour but de provoquer la débâcle de la production nationale, les élections contrôlées sont des exemples probants de l’application de cette politique.

Aujourd’hui, la résistance est plus qu’une nécessité, nous devrions conscientiser par rapport aux enjeux de notre société. Cependant, Ces dernières années, toutes les mobilisations populaires n’ont pas pu atteindre leur objectif. Les mouvements populaires de 1929, 1946, 1986, et 6, 7 juillet 2019 sont des exemples probants. Ces mouvements populaires sont avortés parce que le peuple n’est pas conscientisé face aux enjeux. Enfin de compte, le professeur donne les raisons pour lesquelles les mouvements populaires sont limités:

• Il y a eu l’incapacité des acteurs d’identifier l’ennemi et les enjeux ;

De ce fait, Le Petro- Caribe qui devrait constituer une pierre angulaire dans la dénonciation de la politique de FMI, Banque Mondiale, en favorisant la coopération sud-sud n’a pas porté les résultats escomptés à cause de la non-conscientisation des masses populaires à ce sujet.

• La pacification des lieux de résistance (Université, quartier populaire….) a été un coup fatal pour les mouvements populaires.

• Dépolitisation des quartiers populaires tout en initiant les gangs.

Résumé de l’intervention Georges Eddy LUCIEN (Ph.D en Géographie/Histoire) du sujet : « quand résister n’est plus un choix », lors de la première édition du festival des idées – Ench ap li, le 27 décembre 2020

Préparé par : Wendy JOSEPH, modérateur de la première édition du festival des idées – Ench ap li.

 

 

 

Partagez ceci

Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.