Festival des idées : Quand résister n’est plus un choix.
Résumé de l’intervention Lewis A. CLORMÉUS (Ph.D en Sociologie) du sujet : « quand résister n’est plus un choix », lors de la première édition du festival des idées – Ench ap li, le 27 décembre 2020.
Dans le cadre de la première édition du festival-des idées ayant pour mission de faire la culture, un outil de transformation sociale, le professeur Lewis a fait une conférence sur le thème ” Résistance. À travers son intervention, il met en exergue la résistance des paysans dans la période coloniale et l’occupation américaine, ensuite l’émergence d’un capitalisme de surveillance en faisant une projection sur le rôle des réseaux sociaux comme outils permettant aux puissances capitalistes d’éclipser les luttes des peuples opprimés, enfin il montre la nécessité de structurer nos luttes.
Le professeur rappelle les paysans constituaient l’âme de la société haïtienne, ont été fier d’habiter le pays. Il rappelle les moments de résistance des paysans en faisant référence à l’époque coloniale, à l’occupation américaine. Mais, dès le début des années 80, les évènements désastreux ne s’attardent pas à ronger ce sentiment de fierté où l’avenir paraît obscur du même coup, on assistait à une vague d’immigration des masses paysannes. Il rappelle les méfaits de la dictature Duvaliériste qui provoquent la fuite des cerveaux. De ce fait, ne serait-il pas important de poser la question suivante : quelle est la signifiance de la résistance aujourd’hui ?
Au début du XXIe siècle, les peuples opprimés en particulier ceux de l’Amérique latine commencent à structurer leurs luttes. Il y a une véritable prise de conscience entre ces peuples. Ils cherchent à s’organiser face aux enjeux économiques, politiques, sociaux. Et, face à l’harmonisation des peuples opprimés dans la lutte, les puissances impérialistes ont usé l’industrie numérique afin d’avorter les luttes populaires et maintenir le sous-développement. Les réseaux sociaux tels que Google, Apple, Instagram, Facebook, constituent un relais pour les puissances impérialistes pour anticiper dans la lutte contre les peuples opprimés. L’industrie numérique permet aux impérialistes de développer un capitalisme de surveillance.
Contrairement aux pays de l’Amérique latine qui s’organisent aux enjeux économiques, politiques, culturels, Haïti enfonce dans le sous-développement tout en ayant un lot de problèmes tels que : la bidonvilisation, Érosion et dégradation du sol, gestion non durable de la pêche, la perte de la biodiversité, la pollution, mauvaise gestion des déchets. Face aux problèmes, on peut poser la question : à quoi ressemblerait Haïti en 2050?
Ce qui reste comme une pierre d’achoppement de notre société, c’est qu’Haïti n’est pas un véritable enjeu pour les citoyens Haïtiens. Et, le professeur met en exergue deux attitudes qu’on pourrait adopter face à cette situation : d’une part, une attitude passive, où on s’adapte aux problèmes du pays en recherchant les solutions individuelles face aux problèmes collectifs. D’autre part, une attitude résistante où l’individu fait preuve d’imagination transformatrice, c’est-à-dire l’individu s’engage dans la transformation de la société en agissant sur les structures sociales. Il prône une nécessité d’internationaliser nos luttes.
La résistance comme épinedorsal de la conférence a été explicite ainsi : Résister, c’est refuser de s’adapter au statut quo, refuser le présent tel qu’il est, c’est-à-dire se donner un moyen de fabriquer le futur. Résister, c’est aussi s’investir du pouvoir qui implique une identification des catégories opprimés, en identifiant les alliés, les adversaires et l’objet de la lutte.
Professeur CLORMÉUS conclut en disant « si nous voulons changer Haïti, il faut qu’il ait l’engagement de chaque citoyen de faire Haïti un véritable enjeu ».
Préparé par : Wendy JOSEPH, modérateur de la première édition du festival des idées – Ench ap li. Hinche, le 26 novembre 2021.