ÉDITORIAL

Urgence: Allô Dr. Ariel Henry, le patient se meurt par faute de soins médicaux

Dans un centre hospitalier délabré sans électricité, sans matériels de travail, de médicaments et de personnels de service, est couché au sol, puisqu’il n y a pas de lit disponible, malheureusement un malade ou chaque jour qui passe son état de santé se détériore. Entre-temps, des parents et amis qui sont des croyants, ils prient pour un miracle. Pendant que d’autres, dans leurs croyances mystiques, ils font des sorties pour demander aux hougans dans la zone de faire quelques choses. Vu l’état de santé du malade, ses proches se demandent doit-on continuer à laisser le docteur Ariel et ses jeunes médecins stagiaires au chevet du patient? N’est-il pas le moment de le transférer ailleurs pour des soins plus intenses? se demande un fils du malade. Pendant qu’une fillette, avec les larmes au yeux, très inquiète se demande: y a t-il une chance de survivre pour le patient du non de: Haïti Thomas?

Oui et non, répond un membre de la famille qui est un expert dans le domaine de la santé. Il poursuit pour dire: cela dépendra des choix qu’on aura à faire dans les prochaines heures ou les jour à venir. Quoi? d’une voix perplexe, se demande un enfant du patient. Comme chaque jour qui passe, son état de santé se détériore et, pour un malade qui va mal à chaque seconde, ses parents et beaux-parents demandent aux médecins résidents que peut on faire pour stabiliser son cas? Malheureusement, ces derniers qui ne comprennent même pas que le cas les dépassent, sans avoir honte, ils font semblant de ne pas entendre les préoccupations des parents du patient.

Puisque les parents et amis du malade que ce soient en Haïti ou à l’étranger, ils sont nombreux, donc, affolés, désesperés, massés devant l’entrée de l’hôpital, ils demandent pour voir les responsables. Ti Léon, chef de sécurité de la boite, qui en réalité, ne sécurise et protège rien, avec arrogance il répond: Dr. Ariel est disponible seulement pour recevoir ses amis de l’étranger. Déguerpir. Furieux: deux jeunes qui sont des étudiants de l’université d’État d’Haïti, ils répondent au chef Ti Léon : “Ou gen foli chef. Pou ki sa w pa demisyone”.

Entre-temps, le cas du patient continue à se détériorer. Après plusieurs mois passés à l’hôpital dont Dr. Ariel est en charge, le diagnostic du malade est passé de mal en pire. Comme les médicaments administrés au malade sont périmés, donc ils font plus de mal que du bien. Dans l’intervalle, comme la communauté internationale qui finance l’hopital a des intétêts à ce que le malade soit mort, de sorte qu’il puisse payer leur arrogance de déclarer d’être un personnage indépendant, donc dans leur entêtement, elle veut garder à tout prix le Dr. Ariel et les médecins résidents au chevet du malade.

Pendant que le malade se meurt lentement, chaque jour, des parasites qui courent après les biens du souffrant, comme des insectes, vecteurs d’autres maladies contagieuses qui peuvenet tuer plus rapidement le patient, tout en dérangeant le sommeil de ce dernier, ils continuent à faire beaucoup de bruit dans leurs micros autant que font leurs alliés dans des émissions à grandes écoutes de certains médias dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Quant aux parents et amis du malade, ils n’abandonnent pas. Comme leurs ancètres du temps de la colonie qui ne reculaient jamais face aux barricades imposées par les colons, ils affirment ouvertement qu’il veulent, transitoirement, faire d’autres expériences avec d’autres médecins qui peuvent pour le moment, au moins, stabiliser l’état de santé du malade. Pour ce faire, ils veulent transférer le patient dans un hôpital du nom de Salut public.

Aussi triste que cela puisse paraître malheureusement cet exemple de malade mourant dans un soit-disant hôpital sans infrastructure, sans lits, sans médicaments, avec des médecins sans expériences et, plus particulièrement des responsables insousciants à leur tête, c’est le cas d’Haïti qui, sous les yeux des autorités incompétentes du pays et de faux amis de l’international, se détériore.

Le diagnostic d’Haïti

Depuis bien des mois, Haïti vit une situation de tension généralisée qui fait peur. Quand ce n’est pas à Grand Ravine, Ti Bwa, Village de Dieu dans l’air métropolitain, c’est dans presque toutes les grandes villes du pays que les armes automatiques se sont fait entendre. N’en parlons pas de la tuerie organisée contre les pauvres gens de La Saline, de Cité Soleil, de Carrefour- Feuilles, de Delmas 32/Christ-Roi et de Bel-Air. Partout, les bandits imposent leurs lois. Face à cette situation, on a l’impression que toutes les institutions sont impuissantes quant à ce qui se passe dans le pays.

En effet, le drame socio politique auquel Haïti fait face actuellement est indubitablement lié à la défaillance de ses dirigeants à répondre aux problèmes du pays. Face à ce constat, ils sont nombreux ceux qui se posent ces questions: Que faire? Que peut-on espérer? Autant de questions pour autant de réponses dans un pays ou rien n’est sûr, surtout dans le domaine de sécurité, particulièrement quand des dirigeants ont des relations étroites avec les chefs de gangs. Quand des élites dirigeantes donnent l’impression d’être impuissantes à des problèmes de la vie chère, de la dépréciation de la gourde, de corruption dans les institutions publiques, du problème des migrants haïtiens à l’étranger et surtout de l’insécurité avec des cas répétés de kidnappings spectaculaires. Donc il y a lieu de se poser des questions sur l’état de santé de la nation haïtienne.

«En médecine, le diagnostic est la démarche par laquelle le médecin, généraliste ou spécialiste détermine l’affection dont souffre le patient, et qui permet de proposer un traitement. Le diagnostic se repose sur la recherche des causes (étiologie) et des effets (symptômes) de l’affection ». Quand les résultats d’un test sont inquiétants, il n’est pas toujours facile pour le médecin traitant ou le corps médical de faire passer le message au patient. Ce qui explique que depuis l’antiquité, la question de comment transmettre à un patient ou à ses parents de mauvaises nouvelles sur son état de santé n’est pas toujours chose facile à l’équipe médicale. «En médecine, le diagnostic et l’annonce d’une mauvaise nouvelle renvoient à des situations cliniques diverses, mais toujours difficiles pour le patient. Ainsi, malgré la mise en place d’un dispositif d’annonce, malgré toute la bonne volonté du médecin et en dépit des précautions dont il peut s’entourer et entourer son patient pour atténuer le choc, cette étape peut toujours mal se passer. »

En matière médicale, une fois que le cas se révèle compliqué et dépasse de la compétence de la clinique ou de l’équipe, immédiatement le médecin traitant réfère le patient à d’autres experts, certaines fois à l’étranger, pour des soins médicaux beaucoup plus avancés. Question pour dire: on ne prend pas de chance avec un amateur ou un charlatan surtout quand le cas est compliqué.

Quand le patient est gravement malade, on doit faire appel à un expert, surtout quelqu’un avec de longues années d’expérience. Si c’est comme ça qu’on opère en matière de santé pourquoi dans le cas d’Haïti on ne fait jamais appel à de techniciens compétents, expérimentés qui connaissent le terrain pour traiter son mal, qui selon plus d’un, est incurable?

Plusieurs cas de figure peuvent, malheureusement, expliquer le comportement de ceux-là qui font choix des dirigeants d’Haïti. Soit que jusqu’à présent ils n’ont jamais fait un diagnostic réel du mal haïtien ou soit qu’on le fait depuis longtemps, mais on sous-estime les conséquences qui peuvent en découler d’un tel diagnostic. Ou, comme l’international et les nantis de ce pays, ils savent que rien ne marche en Haïti, mais dans le cadre de leurs selections, ils imposent par exemple un “chanteur dévergondé et un entrepreneur raté, inculte” pour jouer et défendre national et internationalement surtout sur la carte géopolitique les intérêts mesquins du grand voisin.

Oui, le diagnostic à été fait et le cas est compliqué. La différence, si dans les hôpitaux ou les cliniques, les cas compliqués se réfèrent toujours à des techniciens expérimentés, dans le cas d’Haïti, c’est toujours aux charlatans qu’on laisse le soin de traiter le cas.

Faute d’autorités compétentes, le pays n’est pas dirigé

En fin de compte, le pays n’est pas gouverné. Les différents gouvernements qui se sont succédé au pouvoir de 1986 à aujourd’hui ont, à l’exception de Lesly Manigat et de Jean-Bertrand Aristide, tous, piteusement, échoué. Ils le sont du fait qu’ils sont incapables de comprendre que le soulèvement qui a conduit au départ de Jean-Claude Duvalier le 7 février 1986 était beaucoup plus profond qu’un simple changement de gouvernement. Dans leurs revendications, les masses défavorisées étaient dans les rues pour réclamer d’un leader moderne avec de grandes visions, un nouveau contrat social. En un mot, le peuple se voulait et veut encore d’un leader capable, à travers de l’idéal dessalinien, de comprendre leurs aspirations politiques, économiques et sociales. « Car, si le devoir des responsables politiques est d’apporter des réponses aux besoins des citoyens à travers une société organisée, il est clair que ces besoins doivent être identifiés et articulés dans des programmes bien définis. Il est inadmissible qu’un pays soit aussi souvent exposé au hasard sans que des ayants droit n’interviennent pour indiquer une orientation comme s’il n’y a pas de sortie possible. »

Donc, en raison des inégalités sociales, de l’instabilité politique, la montée effrénée des cas de kidnapping spectaculaires, la prolifération des gangs armés, de la dévalorisation de la gourde, de la chèreté de la vie, de l’affaiblissement des institutions étatiques et de corruption dans l’administration publique, ce texte est le cri d’un patriote qui appelle à une prise de conscience aux citoyens haïtiens, aux faux amis dans l’international et surtout au médecin traitant, le Dr. Ariel Henry, afin d’éviter au pays d’un sort plus agonisant.

 

 

Prof. Esau Jean-Baptiste

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.