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États-Unis/Migration : Haïtiens, nomades du 21ème siècle

La migration haïtienne vers les pays étrangers n’a pas commencé à partir du 21ème siècle. Avec la découverte du nouveau monde en 1492, le Taïnos Hatuey a refusé catégoriquement l’occupation espagnole. Il a dû se jeter à Cuba à bord d’une pirogue (canoë) avec sa famille.

Durant toutes les périodes des colonisations espagnoles et françaises de l’île, il y avait des fuites massives des ressortissants vers des autres pays de l’Amérique et des Caraïbes. Mais, l’indépendance d’Haïti au début du 19ème siècle est venue de nouvelles donnes.

C’était de préférence d’autres nations fuyant de l’esclavage qui se sont refugiés en Haïti. À tel enseigne, le Fondateur de la Nation Haïtienne, l’Empereur Jean Jacques Dessalines dans sa constitution de 1805 s’en est rendu compte. C’est pourquoi il a eu à déclarer.

“Tout peuple sur la terre en fuite de l’esclavage se retrouvant en Haïti, est libre. Et, il a droit à la Nationalité Haïtienne”. Ce fut le même cas de figure après la 2ème guerre mondiale. Haïti a accueilli des refugiés venant un peu partout de l’Europe, de l’Asie, etc…

Mais, c’est avec l”avènement du régime dictatorial des Duvaliers que l’inverse allait se produire. Le peuple haïtien allait se transformer en nomade éternité.  C’est vrai, l’occupation américaine de 1915 a déjà jeté les bases de la dispersion de nos Compatriotes.

En République Dominicaine ( les braceros) et à Cuba, ils sont des travailleurs agricoles (coupeurs de canne). Mais à partir du beau milieu du 20ème siècle, les crises économique et politique ont tout chambardé. Elles ont été les causes fondamentales de la migration haïtienne.

Mais, cette question migratoire a permis de détecter des globules de racisme et de violation des droits humains. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 a reconnu les droits des immigrés. C’est inacceptable, le sort subit par des refugiés Haïtiens sur les frontières américano-mexicaines.

Aux regards de ces traitements inhumains dont ont été victimes nos compatriotes, c’est tout simplement révoltant. Le 1er janvier 2000, le monde pleure du bog de l’an 2000. Des haïtiens ont bravé le danger à bord des voiliers et ont foulé le sol étasunien. On les a tout simplement pourchassé rien qu’à cause de leur épiderme terne.

Depuis lors, les Etats-Unis ont mis en place un programme régulier de chasse impitoyable de nos congénères. Ils déportaient avec rage des Haïtiens en situation irrégulière. Ceux en contravention avec la justice américaine en ont aussi subi le même sort.

Subséquemment au séisme meurtrier du 12 janvier 2010, les choses ont changé. Certains pays de l’Amérique ont ouvert leurs porte aux Haïtiens. À titre d’exemple, nous pouvons citer le Brésil et le Chili. Présentement, ces pays comptent 1 million d’Haïtiens.

Avec la montée vertigineuse de la pandémie de Covid-19, l’économie mondiale allait être basculée. Le monde est en crise économique permanent. Nos Compatriotes au Chili et au Brésil en quête de mieux-être sont en difficulté. Ils ont été contraints de traverser des frontières à pieds pendant plusieurs jours.

Et ce, pour passer de l’Amérique du Sud à l’Amérique du Nord, c’est une traversée tout aussi interminable que périlleuse. Parvenus sur les Frontières américano-mexicaines, leur calvaire ne fait que s’empirer.

Pour fouler le sol américain, c’est tout un odyssée. L’on s’est arrangé pour le faire passer comme étant la terre promise pour les réfufiés du monde entier. La plus part des migrants Haitiens viennent du Chili. Ce pays est situé à l’extrême sud de l’Amérique.

Ils ont dû parcourir pendant des mois pour traverser des frontières infestées de bandits très violents. En plusieurs endroits, des rivières fragiles les attendent. Des forêts minées par animaux sauvages sont venues dramatiser encore leur douleur.

Entre la terre de feu et leur destination de rêves, il leur faut parfois trois mois de traversées incertaines. Hommes, femmes et enfants sont souvent fois partis à destination de la frontière du Texas entre le Mexique et les Etats-Unis.

Aujourd’hui encore, ils sont au nombre de 10.000 refugiés livrés à la sauvagerie inexplicable de ces policiers de Biden. Qui pis est, ils sont victimes d’une poussé de xénophobie en plein 21 ème siècle. À l’instar des animaux en parquet. Ils croupissent dans des conditions infrahumaines.

À la frontière américano-mexicaine, c’est bien la négation parfaite du respect des droits humains. Et depuis, le dimanche 19 septembre 2021, le Gouvernement américain de Joe Biden a tout oublié volontairement.

Ces dirigeants, souffrant d’amnésie intentionnellement ont volontairement oublié leurs promesses. Biden, à genou était prêt à tout pour obtenir le vote des américano-haïtiens lors de sa campagne électorale de 2020.

Certes, son gouvernement a prolongé le TPS en faveur de certains de nos compatriotes. Mais, d’un autre coté la décision de déporter des refugiés haïtiens se retrouvant sous le pont du Texas est purement et simplement de connotation raciste.

Et c’est la pire des formes de violation des droits humains. Part où seraient passés les Black Live Matters ? A eux et à eux seuls de parvenir à déceler la réponse adaptée à cette interrogation pertinente et qui est d’une actualité oh combien préoccupante…

 

 

Ulysse Jean Chenet

 

 

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.