SOCIÉTÉ

Petite réflexion de Lionel Édouard sur la xénophobie dominicaine 

Je vous redonne ce texte en lecture après la distribution de produits avariés en provenance de la RD comme aide aux victimes du séisme du 14 août 2021 dans la Grand’anse 

La mystification du racisme c’est s’en faire complice. Dans nos rapports avec la République dominicaine, deux éléments fondamentaux en ressortent: la violence sur toutes ses formes (symbolique et physique) et le racisme. Nous faisons donc face à une nouvelle forme de praxis colonialiste engendré à chaque minute par l’appareil colonial ou néo-colonial international dont une partie du peuple dominicain s’est fait complice. Le racisme n’a rien d’accessoire ou de secondaire, ce n’est pas non plus un épiphénomène de nos rapports dominant-dominé avec la république dominicaine liée à la différence des moeurs et des cultures. La haine du colonisé est fondamental pour maintenir les rapports de domination, à cet effet la torture participe de la construction de ce rapport. Elle vise à déshumaniser l’opprimé et à obtenir un consentement du peuple dominicain, elle n’est nullement un fait aléatoire, elle est programmée.

La torture fait partie d’un consentement meurtrier et malgré les témoignages, les faits rapportés, elle sème le doute au sein du peuple dominicain qui est forcé d’accorder du crédit aux mensonges qu’on lui vend au nom d’un certain nationalisme qu’il veut croire. Aussi, il cède à la fascination de l’inhumain qui est établi comme vérité.

Cette pratique en République dominicaine a eu comme vertu, depuis des décennies, de produire au sein de certaines franges de la population une haine radicale. Elles s’accommodent avec cette situation en minimisant la déshumanisation. Elles refusent de prendre la mesure du fossé que la haine a creusé entre les deux pays, entre les deux peuples.

À ce stade, la violence est le seul moyen dont dispose le colonisé de liquider en lui et hors de lui les ténèbres coloniales, c’est-à-dire d’exister. Mais a-t-on les moyens de retourner la violence pour juguler cette entreprise de démoralisation et déshumanisation mise en place de l’autre côté de la frontière ?

 

 

LEPS le MAGnifik

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.