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Mort du greffier Ernst Lafortune : Des doutes planent

Ernst Lafortune, greffier du Tribunal de Première Instance (TPI) de Port-au-Prince est mort. Pour l’heure, les circonstances entourant son décès, le mercredi 11 août 2021, ne sont pas claires. Il était affecté au cabinet du juge Mathieu Chanlatte. Ce dernier a été désigné pour instruire le dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse. La disparition du greffier laisse encore des doutes.

L’Association Nationale des Greffiers Haïtiens (ANAGH) soutient la thèse de l’assassinat. Parallèlement, les informations collectées par la Rédaction d’Impulse Web Medias révèlent que la victime a eu une vive discussion avec le juge Chanlatte. Suite à cette discussion, Ernst Lafortune a repris la route pour rentrer chez lui. Malheureusement, il a été retrouvé mort à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH).

Nos sources révèlent aussi que le greffier était asthmatique et avait un problème respiratoire. Dans l’intervalle, d’autres informations font croire que la victime ait inhalé du gaz lacrymogène à Martissant. Cet incident serait survenu lors d’un mouvement de tension qui régnait dans cette zone. Il a été conduit à l’hôpital par des samaritains ( non identifiés). Arrivé à l’HUEH, les médecins ont refusé de le soigner sous prétexte qu’il n’avait pas de pièces d’identité en sa possession. Il a été abandonné dans une chambre. C’est ce qu’a expliqué, Me. Martin Ainé, président de l’ANAGH.

Entre-temps, il est à préciser que M. Lafortune a entamé un inventaire avant de laisser son bureau ce même mercredi. Le président de l’ANAGH qui a confirmé cette information. Toutefois, Martin Ainé n’était pas en mesure de dire si l’inventaire a été achevé. Selon lui, son collègue avait décidé de laisser la chambre d’instruction. Il ne voulait plus travailler sur le dossier du feu Jovenel Moïse. Cette décision a été prise après avoir disputé avec Magistrat Chanlatte, déclare Me Ainé.

Le numéro un de l’ANAGH a précisé qu’ils ont essayé en vain d’entrer en contact avec le greffier. Suite aux multiples appels sans réponses, un membre de l’association s’était transporté à l’HUEH. C’est là qu’il a retrouvé le corps sans vie du greffier Lafortune. Mais qui l’aurait imaginé ? Au moment du constat d’un juge de paix dont son nom n’a pas été révélé. On a découvert que la victime a un bras fracassé. Ce qui porterait à croire qu’il aurait reçu des coups avant sa mort. De là, une interrogation s’impose. Que s’est-il passé réellement ?

Me. Martin Ainé s’est dit conscient des menaces qui pèsent sur des greffiers qui travaillent sur certains dossiers sensibles. Il a cité en exemple les greffiers Walky Philosthène et Valentin Marcelin. Ces derniers ont subi des menaces pour avoir assisté le juge Clément Noël lors d’un constat. S’agissant du Greffier Lafortune, le major jonc de l’ANAGH ignore s’il subissait des menaces.

Toutefois, les informations recueillies par notre rédaction ont révèlé ce qui suit : Le greffier en chef du TPI ainsi que juge Chanlatte auraient exercé des pressions sur le greffier Lafortune. L’objectif était de le contraindre à garder le dossier à son bureau. Quoiqu’ils sachent que le bureau du juge n’est pas vraiment sécurisé.

Martin Ainé a rappelé qu’il y a environ dix (10) ans depuis que M. Lafortune travaille avec le Magistrat Chanlatte. Ils ont déjà travaillé sur des dossiers sensibles tels que DERMALOG et SOGENER. Ces deux hommes avaient une méthode de travail efficace, croit-il.

De son coté, Juge Mathieu Chanlatte serait déjà à la recherche d’un autre greffier pour travailler avec lui sur le dossier du feu Jovenel Moïse. Entretemps, ANAGH a demandé au commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Bedford Claude de diligenter une enquête. Laquelle enquête devrait faire jaillir la lumière sur la mort du greffier Ernst Lafortune.

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Esaüe JOACHIM

Je suis Esaüe JOACHIM, un passionné de l’information. Hormis mes formations en journalisme, J’ai une solide formation en matière d’administration électorale ainsi que sur le renforcement de la crédibilité et de l’acceptation des processus électoraux.