Culture

Haïti/Secteur Artistique : La satisfaction du ventre contribuerait-elle à nous avilir ?

Et si le ventre contribuait à nous diminuer dans le secteur artistique. Serait-t-il dans notre nature de nous lasser aussi facilement ? Il se pourrait que cette interrogation pourtant évidente n’interpelle personne. Pourtant, le mois dernier nous avons assisté à la diffusion de plusieurs séries de vidéos. À travers certaines d’elles un artiste malgré cela à succès implorait amèrement ses fans.

Il leur demandait de s’abonner à son Channel YouTube. Maladroitement, il adoptait un ton humoristique du moins cette fois. « Pou m gen tout moun sa yo k ap swiv mwen sou IG epi sou Chanèl YouTube mwen m paka fè plizyè vyou sou videyo m poste». Aini s’est plaint langoureusement Ti Joe Zenny.

En dépit de ses divers chapeaux « Chanteur, Acteur, Publiciste » Joseph Zenny Junior aka Ti Joe Zenny est aussi apprécié pour son talent d’humoriste. Ses vidéos sur Instagram ne cessent d’augmenter sa popularité. Rappelons que l’artiste fait partie des millionnaires sur IG. Après de multiples demandes, à l’heure actuelle ce compte totalise plus de 80 mille abonnés.

Ce mois-ci, c’était au tour du Disc-jockey communément appelé «Tony DJ peyi a» qui se dit lui aussi un millionnaire sur l’application Instagram. Dans un live, il ne s’est pas donné du fil à retorde. D’un ton propre à lui, il ne s’est pas gêner de rechigner. Il informe le public de sa volonté de travailler pour rester en vie.

Cependant, l’industrie musicale Haïtienne continue de confronter aux mêmes problèmes. Il estime que les consommateurs ne se donnent pas à fond. En ce qui a trait aux abonnements sur sa chaîne YouTube, c’est trop peu. Les commentaires en dessous des vidéos, aux likes, aux partages et plus encore, ne comblent pas non plus ses pronostics.

Il faut noter également les commentaires de la publication du numéro1 de la formation « Kreyòl la». Bon nombre d’artistes plus connu, se plaignaient également des faibles chiffres que connaissent leurs œuvres. Et ce, en dépit de plusieurs années de galères. Beaucoup de vues, vraiment, mais peu de souscription.

Tony Mahotière (DJ Tonymix ) s’est référé à sa sortie récemment avec un artiste étranger. «Gade yon mizik m soti la ak yon etranje. Fè etranje yo wè n ap sipòte m. Mete dife anba mizik la, kòmante…». Ce qui selon lui représenterait un soutien pour l’artiste. Le pays tout entier pourrait en bénéficier aux yeux de l’international.

Il n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le manque d’implication des Consommateurs Haïtiens. « Gade ‘’Gazmann’’ son nèg ki te sipoze pran retrèt li deja ‘’Ali’’ tou», ajoute-t-il. Tel n’est pas le cas. Ces gens-là ainsi que la plupart des Musiciens Haïtiens certes qui s’en sont tirés d’affaire.

Nous avons un minimum pour subvenir à nos besoins quotidiens. Mais, si nous n’investissons pas notre argent nous allons mourir dans la gêne. Nos sources de revenus étant très faibles. Le secteur musical à lui seule ne nous permette pas de vivre convenablement.

Soulignons que nous avons assisté au lent déclin de plusieurs artistes ces dernières années. Certains d’entre eux ont dû abandonner faute de moyens pécuniaires. Ce n’est donc un secret pour personne. Etre artiste dans ce pays « Un boulot qui n’est pas facile » Pour garder son pantalon dans le milieu artistique en Haïti, il est donc question de se serrer la ceinture de plusieurs crans.

 

 

Stacy JEAN

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.