Haïti / Sécurité : 1995-2021: PNH 26 ans, déjà quel bilan ?
Cette année, dans le cadre de la commémoration des 26 ans de création de la Police Nationale d’Haïti (PNH), il n’y a pas eu lieu d’organiser la moindre cérémonie. Et, c’est juste par mesure de précaution exigée par cette pandémie impitoyable qui fait des ravages à travers le monde. Et oui, toutes les mesures d’hygiènes imposées par les plus hautes autorités sanitaires consistent à dissuader la population dans son ensemble en vue d’éviter tout rassemblement.
À bien observer la réalité sociale, plusieurs autres paramètres rentrent dans le cadre de cette non célébration des 26 années de la création de la PNH. Protéger et Servir, tel serait la devise de cette institution, qui pendant plus de 20 ans était à elle seule responsable de la sécurité de la population entière habitant les 27.750 kilomètres carrés. Dans cette logique, plusieurs questions des plus évidentes doivent être soulevées. Quels types de formations devraient recevoir des jeunes aussi inexpérimentés pour remplir convenablement cette rude tâche aussi dangereuse ?
Quel type de matériel devraient disposer l’institution afin de les mettre au service des agents de police pour atteindre les résultats escomptés ? Quels sont les prérequis pour pouvoir intégrer la police ? Ce sont là autant d’interrogations pertinentes qu’il revient à se poser dans le contexte actuel. À l’occasion du 26ème anniversaire de la PNH, le samedi 12 juin dernier , les deux chefs de l’exécutif et le haut commandement de l’institution sont intervenus.
Ils ont adressé des mots d’encouragement aux agents qui risquent leur vie pour protéger les vies et les biens de la population. Reconnaissant qu’ils ont été mis à rude épreuve ces derniers temps, ces responsables leur ont demandé de rester déterminer et de tenir ferme à la barre. « J’invite les policiers à être les alliés du peuple, étant issus de la même souche. Je voudrais que vous et la population civile renforciez votre complicité pour contenir les actions tendancieuses des éventuels fauteurs de troubles. La paix doit être permanente sur notre sol ».
C’est ce qu’a écrit le président Jovenel Moïse dans un tweet. Cependant, ces types de consignes sont-elles valables à tout prix. Surtout quand les militants politiques issus des Masses Populaires se font assassinées au grand jour à l’occasion des manifestations de rue ? Pour sa part, le double Premier Ministre ai, le Dr Claude Joseph a félicité les policiers pour le dévouement avec lequel ils ont assumé leur mission. Celle qui consiste à protéger et servir la population haïtienne.
« Vous vous sacrifiez jour et nuit au nom de la patrie qui vous doit une fière chandelle. Le CSPN, que je préside, vous supporte fermement dans vos efforts pour garantir la sécurité et l’ordre public. Ce, en dépit du fait que vous ne cessez de compter des victimes dans vos rangs, vous n’avez pas baissé les bras », a-t-il indiqué. Par ailleurs, en prélude à la commémoration de ce 26ème anniversaire, la PNH a réalisé le vendredi 11 juin à la Direction Générale une journée de réflexion sur l’évolution de l’institution policière autour du thème.
« Une Police en harmonie et au service de sa population ». Un panel de cinq policiers, hauts cadres, officiers et agents ont discuté de l’histoire de la PNH et des difficultés rencontrées pendant ces 26 ans, bilan et perspectives pour les prochaines années tels ont été les thèmes de cette journée. Le Directeur Général ai, Léon Charles, a pris part à cette activité. Selon un communiqué de la PNH, il en a profité pour renouveler son engagement en tant que commandant en chef.
« Côte à côte avec la population, la police lutte contre l’insécurité et la criminalité. Ce sont deux faits sociaux qui sont en train de gangrener la société ». Il a du coup appelé les policiers, en dépit qu’ils soient eux aussi victimes de cette insécurité ambiante, à faire preuve de professionnalisme en accomplissant leur devoir avec compétence, justice et courage. En attendant, Impulse Web Medias ne saurait omettre de faire part de ses sympathies aux nombreux agents de la police tombés dans l’exercice de leur fonction.
En outre, les nombreuses organisations de défense des Droits des Femmes doivent intervenir de toute urgence dans ce dossier toujours d’actualité. Il ne se passe un jour sans que les veuves des policiers ne défilent dans les stations de radio pour dénoncer cette criante injustice. La Direction Nationale de la Police Nationale cesse de leur livrer les chèques de leur mari décédés après seulement 3 mois. Qu’en est-il de l’avenir de leurs progénitures quand on considère le coût aussi élevé de la vie?
Et, ce qui est encore plus révoltant, pour avoir la chance de recevoir ces 3 mois, elles doivent payer le sang de leur mari dans leur chair et dans leur intimité en retour. C’est quand même trop insultant pour que les « Féministes » n’en pipent mot. La Police, peut-elle se permettre d’être aussi pourrie au plus haut niveau ? La police peut-elle se permettre de capitaliser sur le malheur de leur confrère pour se délecter de la chair de leurs veuves. Si tel serait le cas, que peut-on donc attendre d’elle ceux et celles qui ont si soif de Protection et de Service ?
En dernières nouvelles, au moment où nous rédigeons cet article, nous venons d’apprendre que 21 agents des corps spécialisés ont été en stage de formation au Etats-Unis. Ta sanble yo lage pye yo. Pou n pi klè yo fè zèl. Kreyòl pale kreyòl dwe konprann. Yo mache rara a. Alors, étant donné que ce n’est encore confirmé par les autorités concernées, disons que ces 21 stagiaires auraient pris la poudre d’escampette. An kreyòl yo mete van nan vwèl yo.
Ulysse Jean Chenet