SOCIÉTÉ

Jacmel/Société : Des professionnels tiennent ferme à la barre

Orphelins de père et de mère, David Germain et Augustin Moïse ont respectivement 28 et 18 ans. Deux cousins, ils sont ébénistes de profession. Ils espèrent continuer à vivre en Haïti en dépit de tout. Autour de son établit, Bòs David Germain vient à peine de parvenir au terme de la journée. Il commence déjà à empiler des matériels dans un petit entrepôt.

Nous revenons d’une visite dans l’après-midi du samedi 22 mai 2021. Son atelier de travail se trouve à Fonds Alexis. C’est une localité de la première section communale de bas Cap Rouge. Ce fut un après midi calme. Un vent frais s’abat sur la zone et berce tendrement les feuilles des arbres. Et elle valsent imperceptiblement dans le vide

Nous nous sommes présentés. Et il nous a accueilli chaleureusement à micro fermé. Il commence par nous expliquer sa passion pour la profession. Parallèlement il contemplait la petite coiffeuse vernie qu’il vient tout juste de terminer.

« Je suis ébéniste depuis 2009. En tant que jeune, habile, je me sens gêner pour m’adresser à quelqu’un. Et l’âge avance à grand pas. Je dois avoir un bâton pour lutter avec la vie. Je suis un apprenti chez bòs Herriot Louis. Dès le premier jour, il m’a accueilli à bras ouverts ». C’est ce qu’a expliqué le jeune homme d’un air confiant.

Ils ont continué pour déplorer que les choses ne marchent pas trop bien pour eux. ” Pas d’activité, les matériaux sont vraiment chers. En dépit de tout, nous ne voulons pas laisser le pays. Aucun autre pays ne nous tente encore. Si nous pourrions au moins réaliser une recette de cinq mille (5000) gourdes par semaine. Nous serions amplement satisfaits “, nous ont-ils confié.

Ils nous ont aussi fait savoir que les activités marchent mieux en décembre. Car comme nous le savions déjà, c’est la période de fin d’année. A date, ils ont fait l’acquisition d’une petite moto usagée. Ces jeunes professionnels rêvent d’avoir un grand atelier. C’est selon eux l’unique façon d’établir la différence et le respect envers leurs clients.

Pour ce faire, ils sollicitent auprès de l’État ou des bienfaiteurs de bonne volonté leur support. Il peut être en espèce ou en nature. Cette aide leur permettrait de se procurer des matériels manquants. Meeter, raboteuse, planer, sauteuse, et une petite génératrice entre autres leur seraient d’une grande utilité.

L’atelier fait face à un sérieux problème d’énergie pour travailler. « Bon, nous sommes obligés de louer une génératrice pour cinq cent gourdes. Et nous avons besoin de deux cents gourdes pour le carburant » ont-ils fait savoir.

« Lorsque nous obtenns un petit contrat, nous sommes obligés de diviser l’argent. Outre la nourriture et les matériaux, il nous faut épargner aussi. Ceci pour utiliser en cas de maladie ou toute éventuelle imprévue », ont-ils poursuivi.

Il convient toutefois de se demander si David et Moise ne sont pas des citoyens Haïtiens ? Et ne paient-ils pas de taxes ? Ne pourraient t-ils pas avoir accès un crédit à l’Office National d’Assurance Vieillesse (ONA), pour agrandir leur atelier d’ébénisterie ? Ce sont là autant de questions évidentes qu’il convient de se poser. Et ce, à raison !!!

 

 

 

Marcia Moïse

moisemarcha@gmail.com.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.