ENVIRONNEMENT

Haiti/Réglementations de l’eau : Conflit entre les instances étatiques

Aborder la cuisante problématique de réglementation de l’eau en Haïti, c’est d’abord s’assurer d’une gestion rationnelle, équilibrée et durable de cette ressource indispensable à la survie des êtres vivants. C’est donc un fait avéré que l’ensemble des usages de l’eau, dite non domestiques, est soumis à un régime général de règles de préservation de la qualité ou de répartition équitable.

Pour y parvenir, il convient en outre de gérer par anticipation plusieurs types d’obstacles clairement identifiables auquel fait face ce secteur. Citons entre autres, la distribution irrégulière du précieux liquide ajoutée au gaspillage due aux prises clandestines et aux pertes techniques. Le manque de régulation coordonnant les activités pour une bonne planification de la question de l’eau dans le pays fait drastiquement défaut aussi.

Quand ce produit combien indispensable à la survie de l’être humain est mal géré et mal réglementé, elle peut se raréfier et devenir une source de conflits quotidiens. D’où la nécessité d’une loi-cadre sur le dossier de l’eau. Il faut aussi noter que la croissance démographique incontrôlée exerce des pressions sans précédent sur l’alimentation en eau.

Réglementation de l’eau et bonne gouvernance

Quelle est la situation actuelle de la gouvernance de l’eau en Haïti ? Parler de réglementation au niveau de ce secteur, c’est tout aussi bien parler de la bonne gouvernance. Actuellement ce produit indispensable au besoin quotidien du ménage et bien d’autres est géré par plusieurs institutions qui tombent sous la juridiction de six ministères distincts.

Qui pis est, chacun d’eux est régie par ses propres règlements. Chacun opère selon son propre plan quinquennal et fonctionne avec son propre financement. Lequel financement généralement insuffisant est alimenté par des prêts ou dons externes issus de coopération bilatérale. Il ne faut oublier non plus les ONG qui interviennent dans ce secteur en dehors du moindre contrôle d’aucune instance concernée.

Cette situation peut être considérée comme irrationnelle et nous l’appelons “Flou institutionnel juridique décisionnel (FIJD)”. Les Ministères de l’Environnement, de l’Agriculture et des Ressources Naturelles et du Développement Rural, des Travaux Publics Transports et Communications et la Dinepa en sont les principales composantes de cette structure.

C’est tout aussi un terrain propice pour la corruption et la mauvaise gouvernance de l’eau en Haïti. Cette dernière va causer de grand problème de gestion et de contrôle des autres acteurs qui interviennent dans ce secteur. Rares sont les experts qui osent aborder la question de l’échelle de stress hydrique en Haïti. Moïse Charles, expert en gestion et politique de l’eau en a fait mention à l’occasion de l’émissio “Pawòl Devlòpman Dirab” (parole développement durable) « Si cette situation inquiétante persiste nous atteindrons le niveau de rareté de l’eau en Haïti ».

Questionnement

À quand une bonne gouvernance de l’eau en Haïti ? Plus d’un se sont adonnés à soulever cette interrogation pertinente. Cependant, une réponse satisfaisante se fait encore attendre. Et, du train où vont les choses, elle ne sera pas pour demain !

 

 

 

Moïse Charles 

Gestionnaire et politicien de l’eau 

Spécialiste en droit de l’eau.

Courriel: gestionnaireetpoliticiendeleau@gmail.com

Partagez ceci

Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.