Sud-est/Santé : L’hôpital Saint Michel de Jacmel en agonie.

« Comme à l’accoutumé, rien ne change jamais ici! S’il y en a un, ce n’est que la reconstruction de certains bâtiments. Plus de cinq années après que les étrangers eurent achevé leurs ouvrages, les responsables ne sont même pas en mesure de les repeindre. Mais, au niveau des services, c’est toujours du pareil au même ». Ces constatations alarmantes proviennent d’un ancien membre du personnel de l’administration de l’hôpital. Les commentaires en question, une équipe de l’Agence de Presse Impulse Web Média les a rucueillis le vendredi 23 Avril dernier à l’occasion d’une visite des lieux.

Notre interlocuteur a accepté de nous entretenir sur l’état de Santé du plus grand Centre Hospitalier du Département du Sud-Est. Et, ce fut en marge du lancement, de la plateforme intitulée ‘’Alo Saj Fanm’’ de l’Association des Infirmières des Sages-Femmes d’Haïti (AISFH). Cette activité fut organisée de concert avec le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP).

Le Directeur Départmental de la Santé du Sud-Est (DDS/SE), le docteur Newton Jeudy a déclaré « Se yon lopital k ap debat. Avec les moyens du bord, nous faisons ce que nous pouvons. Malad yo gen anpil pwoblèm. Moun yo pa gen mwayen pou fè fas ak pwoblèm yo. Anplis pa gen mwayen se plis lopital la gen difikilte. Depi moun nan rive fòk nou ba l swen kan menm. Se youn nan bagay ki ralanti devlopman lopital Sen Michèl».

Le premier responsable de l’institution en question a poursuivi pour déplorer le fait que l’allocation mise à la disposition de la Direction Départementale de la Santé Publique du Sud-Est en matériel ne peut répondre aux besoins de L’HSMJ. L’hôpital Saint Michel à lui seul en absorbe une grande part.

En outre la subvention en matériel que le Ministère de tutelle met à notre disposition, ne peut pas durer trop longtemps, à cause du nombre de patients que reçoit le plus grand centre de référence en termes de besoins sanitaires du Sud-Est.

Le Directeur Jeudy nous a confié qu’un budget previsionnel lui était nécessaire lorsqu’ qu’il faisait office de Directeur Médical de l’HSMJ. En ce temps là, 24 millions de gourds a raison de deux millions par mois pouvait faire fonctionner plus ou moin bien l’hôpital.

L’ex directeur médical sollicite le support de la société civile, afin de pouvoir faire fonctionner l’Hôpital Saint Michel. Mise à par le problème de matériels, d’intrants et d’équipements, l’administration ne dispose pas des moyens péciniaires suffisantes lui permettant d’alimenter en carburant la génératrice du centre qui consomme pas moins de dix gallons de diesel par jour.

D’autre part, à cause de la situation socio-politique du pays l’HSMJ est souvent affecté du fait que des médecins venant de Port-au-Prince soient affectés à certains services, tels la chirurgie, l’anéstésie pour ne citer que ceux-là. Bien des fois ils ne pouvaient pas rentrer dans la ville pour remplir convenablement le boulot qui relève de leur responsabilité. Qui pis est, parrallèlement environ 56 employés contractuels ne savent à quel saint se vouer pour recevoir les treize mois d’arriérés de salaire.

Une doyenne de la ville qui a préféré intervenir sous couvert de l’anonymat, a déclaré ” La crise que confronte le plus grand centre hospitalier du département ne dâte pas d’hier. Qui pis est, ce n’est pas l’affaire des grands Orients qui oeuvrent dans les couloirs du pouvoir. Depuis des lustres ils ont la République Dominicaine qui représente leur 2ème patrie. Elle a jugé salutaire d’inviter les responsables concernés à réaliser un inventaire pour être sûr que certains matériels sont encore au service à l’HSMJ”.

Marcia Moïse

moisemarcha@gmail.com