Haiti / Culture : Carnaval et sécurité : Savoir à quoi s’attendre…
Un début d’année 2021 marqué par l’annonce des événements politiques et culturels, sous de funestes auspices, porté notamment sur l’annonce des manifestations en série, la tenue du carnaval et des élections.
Cependant, suite à la déclaration faite par le Chef de l’État dans le département du Nord ’Ouest en rapport à l’organisation des festivités carnavalesques, les autorités compétentes en matière de sécurité ont pris en main le calendrier carnavalesque pour inscrire la première journée.
Le Secrétaire d’État à la Sécurité Publique, M. Tacite TOUSSAINT, accompagné du Délégué et des Vice-Délégués du Département de l’Ouest, a pris, de fait, la responsabilité des opérations de sécurité durant la première journée pré-carnavalesque.
Le dimanche 24 janvier dernier, la commune de Port-au-Prince, comme d’habitude, a donné l’éclat à cette grande fête populaire, dans un contexte socialement et politiquement difficile. Aussi paradoxalement que cela puisse paraître, cette bamboche a attiré plusieurs milliers de personnes, alliée défilés, danse et musique, sous le rythme folklorique des bandes à pied et l’animation enivrante des Disc Jokers dont les plus connus, au niveau du centre-ville, Cash Cash et B-Mix.
L’événement a eu lieu, sans effet notable, à part de petits incidents, caractérisés par des jets de pierres, enregistrés au niveau de Lalue qui a été rapidement matée par l’équipe de la Sécurité Publique.
Monsieur Toussaint affirme que le Bureau du Secrétaire d’État à la Sécurité Publique reste entièrement mobilisé et engagé pour surmonter tout obstacle et toute éventuelle situation qui pourrait nuire au bon déroulement des activités carnavalesques sur tout le territoire, notamment dans les départements du Sud’Est, du Nord’Ouest et de l’Ouest. Il s’engage également à mener une campagne pour le port des cache-nez et s’assurer de l’état sanitaire et hygiénique des lieux et de l’aspect sécuritaire des infrastructures. Il envisage même un plan d’accompagnement en matière de sécurité publique au profit des membres de la diaspora qui souhaitent participer aux festivités carnavalesques.
Malgré l’effort déployé par les organisateurs et les autorités susmentionnées, il n’en demeure pas moins vrai que le carnaval de cette année se noierait dans les vagues des souvenirs et des images des éditions passées.
Des facteurs entrent en ligne de compte, néanmoins un simple constat, reflétant une crise économique majeure, une société politiquement divisée, meurtrie jusqu’au tréfonds de son âme par des cas d’assassinat et d’enlèvement au quotidien et à des heures suivies ; la prolifération des gangs armés ; et, le système de sécurité du pays quasiment dépassé par les événements.
Le carnaval de cette année, une nécessité, une échappatoire ou une confrontation ?