ACTUALITÉS

Si j’étais président de la République d’Haïti, ce pays de contrastes….

Non seulement, je ne serais pas un président inculpé et corrompu, mais durant mon administration, «Il n’y aurait pas de champagne seulement pour un petit groupe, mais de l’eau traitée pour tout le monde.» Oui, si j’étais président de la République, Haïti ne serait pas un pays de deux peuples et de deux modes de vies. Haiti ne serait pas non plus un pays de contrastes entre “sa ki gen twòp ak sa ki pa gen anyen ditou.” Quant à Port-au-Prince, elle ne serait pas la République d’Haïti, mais la capitale du pays. Je n’aurais pas le pouvoir pour avoir plus de matériels, mais un pouvoir pour pouvoir aider les autres qui ont toujours été écartés à cause de l’amour du pouvoir et de l’argent du statu quo. Ce qui fait….

Immédiatement après le départ de l’actuel locataire du Palais national le 7 février 2021, en tant qu’un chef d’État de Salut public ayant ma crédibilité et légitimité à partir d’un large consensus et compromis politique, pour former mon équipe, je choisirais mon Chef de gouvernement parmi les femmes les plus éduquées, compétentes, morales et expérimentées du pays. Ainsi, pendant tout mon mandat de transition, qui serait bien entendu la toute dernière, je cohabiterais avec une femme qui connait les problèmes et le diagnostique de l‘état de santé de la nation. Puisque….

Avec une vraie femme comme Premier ministre, pas un chef de gouvernement à tout prix, mais une femme de caractère, compétente et expérimentée, je formerais un gouvernement d’ouverture avec seulement dix ministres composé de l’élite politique et intellectuelle du pays. Dans ce gouvernement, mon ministre de l’agriculture ferait la sécurité alimentaire de tous les haïtiens vivants en dessous du seuil de pauvreté, notre cheval de bataille pendant les cinq ans de mon mandat présidentiel. Mon équipe et moi, nous ferions de la production nationale notre priorité. “Zafè kontrebann ” avec d’autres pays, particulièrement sur la frontière haïtiano-dominicaine, serait conjugé au passé.

Quant à nos jeunes filles, elles ne seraient pas sexuellement exploitées ou abusées. Donc, les acteurs de ces actes seraient punis par les lois en vigueur. Les fillettes ne seraient non plus des “restavèk’’ dans les grandes maisons, ni des vendeuses dans des marchés publics. En un mot, sous mon gouvernement, les enfants ne seraient plus la population la plus vulnérable. Mais, rien de tout cela ne serait possible si les problèmes de décentralisation et de bidonvilisation ne seraient pas attaquer en profondeur.

Le problème des bidonvilles

La problématique de bidonvilisation et la pauvreté en Haïti restent deux phénomènes aussi complexes. La crise de bidonvilisation qui prévaut en Haïti, notamment à Morne Hercules, Morne Calvaire, le quartier de Jalousie à Pétion-Ville, Village de Dieu au Bicentennaire, La Saline, Cité Soleil, Raboteau, Lafossette, Sainte-Helène, pour ne citer que ceux-là « a entraîné des manifestations de certaines situations socio-économiques vraiment néfastes à la survie de la population défavorisée ».

À Port-au-Prince, comme dans bien d’autres endroits du pays, il y a « une minorité qui détient toutes les richesses (détenteurs du pouvoir politique, propriétaires de grands commerces, de grands revenus adéquats afin de jouir des grands modes de vie), tandis qu’il y a une grande majorité pour qui la vie sur terre devient un enfer. Cette dernière vit dans l’instabilité économique, dans la pauvreté, dans l’insatisfaction des besoins de bases ou primaires. » C’est aussi dans cette Haïti divisée avec des stratifications sociales aussi poignantes et visibles plus de deux cents ans après l’Indépendance que l’inégalité la plus criante continue de faire son chemin entre « sa ki pa gen anyen e sa ki gen twòp ». Donc, en tant que président de la République et urbaniste de formation, avec de grands projets de logements sociaux, non seulement les gens des classes défavorisées auraient des services de bases dans leurs communautés, ainsi, la capitale ne serait pas la république du pays ou tout est concentré.

La République de Port-au-Prince

Après 217 ans d’indépendance, le bilan est lourd et très catastrophique en Haïti. Plus de deux siècles après l’épopée de Vertières, c’est une nation divisée, déchirée où le colonialiste sans les colons continue. Haïti est le pays où la capitale elle-même est complètement séparée du reste du pays. Cette séparation se voit en termes d’infrastructures, mais se ressent surtout au niveau des services de base. Le sociologue aussi bien que l’urbaniste qui écriront sur Haïti, vous diront non seulement que Port-au-Prince est une ville qui défie toutes normes sociologiques de classes, c’est aussi un grand bidonville qui ne respecte pas les normes de l’urbanisation.

Port-au-Prince n’est pas seulement la capitale du pays, mais elle représente la République même. Puisque, c’est là où se trouvent les bureaux du président, des 30 sénateurs et des 117 députés. Haïti est le pays où des « moun an deyò ou moun mònn » se trouvent dans les provinces et les communes les plus reculées sans accès à l’éducation, soins médicaux, eau potable, aux structures et infrastructures de base répondant aux normes internationales de modernité. Pour se procurer d’un passeport, d’un extrait d’archive, faire un voyage à l’extérieur du pays, faire des études universitaires ou pour trouver un bon emploi, le paysan doit rentrer à Port-au-Prince. Même là encore, dans cette capitale bidonvillisée, il faut avoir des connections pour que les choses puissent se faire vite et bien.

Pour éviter l’inégalité sociale entre deux classes de gens vivant dans un même territoire et sous le même drapeau, à travers mon programme d’éducation de qualité et d’excellence pour tous, mon gouvernement donnerait une chance égale à tous les fils et filles du pays de Dessalines le Grand. Juste pour dire, en tant que président/professeur, je ne chanterais pas à longueur de journée comme faisaient un ancient président, les députés et sénateurs musiciens, mais je ferais de l’éducation l’un des grands axes de priorités de mon gouvernement.

Éducation de qualité pour tous

Selon des experts, l’éducation haïtienne est défaillante: il y a carence d’encadrement pour les enfants à la maison, carence de matériels, classes mal conçues, mal équipées et surchargées, manque d’ouvrages pour les élèves et les enseignants. Donc, au lieu d’être une institution capable d de former des agents de développement au niveau national et international, le système ne fait que drainer des ressources et des capitales du trésor public sans pour autant former des éléments productifs pour la société et le monde. « Les élèves quittent l’école comme des intellectuels ratés, sans avoir non plus de compétences techniques pour subvenir à leurs besoins. »

La situation de l’éducation en Haïti est pour le moment très préoccupante, mais vite, elle serait prise en compte par mon gouvernement, car je voudrais éviter une « continuité » en termes de formation académique pour deux catégories différentes d’enfants. Ainsi, mon Chef de gouvernement et ministre de l’éducation nationale auraient pour mission de redynamiser le système de sortes que les enfants puissent aller à l’école dans des établissements scolaires construits dans leurs communautés respectives. Les enfants ne seraient pas obligés de marcher de très longue distance pour aller dans des écoles publiques mal construites avec des instituteurs non qualifiés. Entant que premier citoyen de la nation, il n’y aurait pas cette grande différence entre des enfants qui auraient à emprunter la route conduisant à Fermathe. Kenscoff, Laboule, Bourdon à l’arrière des voitures luxieuses de leurs parents pour aller dans des écoles privées et congréganistes pendant que d’autres seraient sur les trottoirs avec leurs paniers de légumes et les boites comme cireurs de bottes. Sous mon gouvernement, ses enfants seraient dans les salles de classes dans leurs zones de résidences pendant que leurs parents auraient un emploi décent les permettant de prendre soin de leurs familles. D’où la nécessité de faire de la création d’emploi une priorité des priorités de mon gouvernement.

Création d’emploi et reconstruction

Dans l’Haïti d’aujourd’hui, la société se trouve chaque jour confrontée à des problèmes d’insécurité, de chômage, d’électricité, de transport, du coût élevé de la vie, d’analphabétisme, de corruption et d’enrichissement illicite des dirigeants. Ouf! la liste est longue, dirait un investisseur qui aurait fait une étude de marché sur Haïti. Mais est-ce qu’on doit s’attendre à ce que tout cela s’améliore avant pour parler d’investissement ? Qu’est-ce qui vient avant, l’investissement ou l’infrastructure, la sécurité ou la main-d’oeuvre qualifiée ? C’est comme l’histoire de l’oeuf et de la poule, vous répond celui ou celle qui en doute de la bonne réponse. Quoiqu’il en soit, parler de création d’emploi, surtout de manière durable dans le pays, ne doit pas être seulement une affaire d’organiser forums sur forums. Le peuple haïtien ne demande pas de la charité. Il ne veut pas non plus être ridiculisé. Il en assez de ces “ monte desann “ qui ne rapportent qu’aux responsables des hôtels de la place et des démarcheurs internationaux.

Le citoyen haïtien veut un gouvernement qui, à travers la mise sur pied d’un programme élaboré, favoriserait le développement de la sécurité de l’emploi, le renforcement et la protection du pouvoir d’achat et aiderait à mettre un frein à l’appauvrissement de la population. Il veut aussi un emploi pour pouvoir répondre à ses besoins personnels aussi bien qu’à ceux de sa famille. De toute façon, les investisseurs ne sont pas des philanthropes qui rentreront au pays pour faire des dons ou des oeuvres caritatives. Comme les touristes, ils sont très exigeants. Ils seront au pays pour investir et faire le maximum de profits sur chaque dollar investi. Donc l’État haïtien doit les inciter à le faire. Pour y parvenir, dans mon projet de reconstruction, l’État serait appelé à créer un climat incitatif pour qu’enfin les investisseurs puissent rentrer au pays et investir leurs capitaux. D’où la nécessité d’une politique stable et sécuritaire. Une fois que le pays est stable, l’État, à travers ses agences gouvernementales comme les ambassades et les consulats, entreprendrait une campagne massive de promotion et de propagande, c’est-a-dire, présenter Haïti différemment à l’échelle internationale.

Il serait temps que la mauvaise perception que des gens de l’extérieur ont d’Haïti, à savoir le pays instable des chimères ou des « zenglendos », cesse. Haïti doit, aux yeux des investisseurs, avoir un autre visage. Si on veut que les investisseurs entrent dans le pays, la presse internationale doit cesser de présenter Haïti négativement. C’est comme une « trade mark » pour le pays. Tout ce qui est négatif, est Haïti. Sous mon gouvernement, en tant que le premier citoyen de la nation, on verrait une autre Haïti. Car, selon ma vision….

Attirer les investisseurs à entrer pour investir dans le pays nécessite le renforcement des institutions étatiques aussi bien que les infrastructures de communication de base. A côté du temps que peut prendre le processus pour régler les documents nécessaires de fonctionnement à réduire, résoudre les problèmes de l’électricité, de communication, d’eau, d’infrastructure routière est primordial dans le processus de reconstruction et de création d’emploi. Avec le projet de reconstruction, Haïti devrait se montrer plus compétitive et agressive dans la région. A travers de vastes programmes de promotions et de propagandes, les institutions dont la tâche serait de vendre l’idée que Haïti, comme les autres pays de la Caraïbe, a aussi des mains-d’oeuvre qualifiées et qui répondent aux normes internationales feraient leur travail de marketing à l’échelle internationale. Ce sont des qualités que cherche tout investisseur ambitieux. Montrez-leur des avantages énormes qu’ils puissent en tirer si toutefois ils optent investir en Haïti.

Tout en reduisant complètement les dépenses de l’État, d’une politique conjoncturelle à celle structurelle, les objectifs de ma politique économique viserait la croissance, le plein emploie, la stabilité des prix et l’équilibre des compte extérieurs.

Mais comment vais-je réaliser tout ceci en un si court mandat de transition, quand j’aurai des parlementaires qui demanderait, à longueur de journée, un partage de responsabilité. Ce sera beaucoup plus diffcile à faire quand la classe des affaires controllera les institutions capable de générer des fonds aux trésors publics. Mais le pis dans tout cela, si je ne serais pas un leader responsable, j’aurais à faire face chaque jour à l’ingérence de l’international dans les affaires internes du pays. Tout en entrenu de très bonne relation de coopération avec les États-Unis, l’ONU, l’OEA, l’Union Européenne, FMI, Banque Mondiale etc, j’utiliserais une formule de défense en ligne pour que…

Mon gouvernement puisse mettre le Core Group hors jeux tout le temps

En tant que président de la République, je ne ferais pas appel à l’OEA, l’ONU ou autres institutions internationales pour enquêter sur le dossier de Petro Caribe. Comme je ne serais pas impliqué ni de près, ni de loin dans cette affaire de dilapidation de 4.2 milliards de dollars, donc mon ministre de la Justice metterait l’action publique en mouvement pour trouver les coupables. Je n’attendrais pas non plus le rapport de l’ONU pour agir contre la corruption et l’impunité. Seraient derrière les barreaux, les dillapidateurs des Fonds du Petro Caribe, les auteurs et co-auteurs du massacre de la Saline, de Carrefour Feuilles, Pont-Rouge et du Bel-Air.

L’état de droit ou l’exercice démocratique est irreconciliable avec l’impunité. « Lorsqu’un crime de droit international est commis, la justice voudrait que les coupables soient condamnés et les victimes indemnisées. » Pourtant, dans l’Haïti dirigée par des bandits légaux «il arrive que les bourreaux ne soient pas inquietés et que les plaintes des victimes restent lettre morte: c’est ce qu’on appelle l’impunité. » Dans le cas des criminels qui ont commis les massacres dans les quartiers populaires, « les causes de l’impunité sont multiples, et tant, d’ordre politique que juridique. »

Lorsque règne l’impunité, les bourreaux sont de plus en plus arrogants. Ils pensent qu’ils sont capable de tout faire. Comme ils ne sont pas punis pour ses actes criminels, certains sont en effet, nont seulement libres de recommencer, mais, comme dans le cas des amis du pouvoir politique et économique qui dirige Haïti, quand ce ne  sont pas des postes nominatifs, ils rêvent aussi de briguer des postes électifs. Pendant que d’autres, interprètent « cette permissivité comme un encouragement á commettre d’avantage de violation. » Ainsi, « l’impunité erode les droits humains et la justice dans leur ensemble. Elle maintient un climat délétè dans lequel aucune paix durable ne peut s’épanouir, » surtout avec un des bandits à des postes électif ou nominatif. Pour éviter que l’on dise à longueur de journée que le pays n’est pas dirigé, donc….

Je serais me conduire en chef

Sous les yeux de la présidence, la police nationale et autres institutions du pays, la situation socio politique se détériore. Depuis bien des mois, Haiti vit une situation de tension généralisée qui fait peur. Quand ce n’est pas à Grand Ravine,Ti Bwa, Village de Dieu ou au Bicentenaire dans l’air métropolitaine, ce sont dans presque toutes les grandes villes du pays que les armes automatiques se sont fait entendre. Ajouter à tout cela, est le kidnapping au quotidien. Face à cette situation, on a l’impression que toutes les institutions sont impuissantes à ce qui se passe au pays. Comme je ne serais pas l’ami ou de connivence avec des chefs de gangs, d’ou qu’ils viennent, non seulement ils seraient désarmés de ses armes, “men y ap gen pou yo peye pou tout krim ke yo komèt” La Saline, Carrefour-feuilles, Bel-Air et autres endroits du pays. Selon plus d’un…

Actuellement, Haïti est en panne de leadership compétent et responsable. Dans ce pays de contrastes, la corruption est érigée en système depuis plusieurs décennies. Comme «Les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de l’État, ont toujours promu d’améliorer les conditions de vie de la population, de mettre le pays sur les rails du développement durable, d’alléger les souffrances du peuple, de renforcer les institutions, d’oeuvrer à la construction d’un État moderne, démocratique où les droits humains sont garantis et respectés, etc » ont donc tous échoués. La modernisation et la consolidation institutionnelle de l’État et du système politique, la démocratisation et la régulation de la vie politique, le développement durable sont autant de défis aux-quels le pays fait face et que ses dirigeants n’ont pas pu relever jusqu’ici. Donc, en tant que président de la République je serais me conduire en chef pour mener le pays à bon port. Je serais le capitaine qui mène le navire à bon port.

Pour finir, tout en assainissant l’administration publique, les délégations haïtiennes en voyage à l’étranger cesseraient de dormir dans des suits 5 étoiles tant que mon peuple dormirait à la belle étoile aux Champ de Mars et autres places publiques du pays. “Pep ayisyen, a la bèl sa ta bèl” si j’étais président de la République. Puisque, je serai un président de rupture.

 

 

Prof. Esau Jean-Baptiste

younalot@yahoo.com

20 janvier 2021

 

 

 

Partagez ceci

Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.