Un nouvel homme exécuté par les autorités fédérales aux Etats-Unis, à six jours du départ de Donald Trump
Corey Johnson a reçu une injection létale, dans un pénitencier de l’Indiana. Un autre prisonnier doit subir le même sort vendredi.
Les autorités fédérales américaines ont exécuté, jeudi 14 janvier, un ex-trafiquant de drogue condamné à la peine capitale pour une série de meurtres et prévoient une dernière exécution vendredi, à cinq jours du départ de Donald Trump de la Maison Blanche. Corey Johnson, un Afro-Américain de 52 ans, a reçu une injection létale dans le pénitencier fédéral de Terre Haute (Indiana), et son décès a été prononcé à 5 h 34 (heure française).
En 1992, il faisait partie d’un gang qui a commis une dizaine de meurtres, notamment de rivaux, dans la région de Richmond, en Virginie. Il a été condamné par un tribunal fédéral pour sa participation à sept d’entre eux. Ses derniers mots ont été pour les proches de ses victimes. « J’aurais voulu dire avant que j’étais désolé, mais je ne savais pas comment. J’espère que vous trouverez la paix », a-t-il notamment déclaré.
Dustin Higgs, un homme noir de 48 ans, jugé coupable d’avoir ordonné l’enlèvement et le meurtre de trois jeunes femmes sur des terres fédérales, près de Washington, en 1996, doit subir le même sort vendredi.
Recours refusé
Les deux hommes avaient contracté le Covid-19 en décembre 2020, et une juge avait décidé mardi de reporter leurs exécutions de plusieurs semaines. Leurs poumons n’étant pas totalement remis, l’injection de pentobarbital risque de leur causer une souffrance interdite par la Constitution, qui bannit les peines « cruelles », avait estimé le tribunal.
Mais une cour d’appel, saisie par le ministère de la justice, a annulé cette décision mercredi, et la Cour suprême lui a donné raison jeudi soir. Elle a également refusé un autre recours des avocats de Corey Johnson, qui portait sur ses déficiences intellectuelles.
« Corey n’avait pas les facultés pour être le “baron de la drogue” que le gouvernement a dépeint à tort pendant près de trente ans. Il pouvait à peine lire et écrire », ont écrit Mes Donald Salzman et Ronald Tabak, en déplorant dans un communiqué son exécution, selon eux « contraire à la Constitution ».
La Cour suprême, profondément remaniée par Donald Trump, compte désormais six juges conservateurs sur neuf qui, depuis des mois, ont systématiquement accordé leur aval à l’administration républicaine dans les dossiers de peine capitale. Le président républicain, un fervent partisan de la peine de mort, comme ses électeurs les plus conservateurs, a, pour sa part, ignoré toutes les demandes de clémence qui lui ont été adressées par des condamnés.